Claude Pinoteau, dont le décès a été annoncé ce samedi, était attendu parmi les invités d'honneur de l'anniversaire du film "Un singe en hiver", à Villerville (Calvados) le 20 octobre prochain.
Villerville, cette commune du Calvados qui a accueilli il y a 50 ans l'équipe d'Henri Verneuil pour le film mythique "Un singe en hiver" (avec Gabin et Belmondo), a prévu une grande fête d'anniversaire le 20 octobre prochain, en étroite collaboration avec l'association "la Confrérie du Singe".
La fête sera gâchée et se transformera sans doute en hommage particulier au réalisateur Claude Pinoteau qui vient de nous quitter à l'âge de 87 ans.
Claude Pinoteau comptait parmi les invités d'honneur de cette manifestation. Il était en effet le premier assistant d'Henri Verneuil sur ce film légendaire.
Voir sur le site officiel des 50 ans du singe en hiver une ITW de Claude Pinoteau et le Court métrage "Retour à Tigreville"
La ville de Villerville avait été rebaptisée "Tigreville" et servait de décor à ce chef d'oeuvre du cinéma français. Parmi les endroits devenus mythiques : le "Cabaret normand" et l'hôtel Stella. C'est dans ce décor typique de station balnéaire normande que Jean-Paul Belmondo (28 ans à l'époque) donnait pour la première fois de sa carrière la réplique à Jean Gabin (qui avait alors 57 ans).
Côté réalisation, que de grands noms également.
Henri Verneuil était assisté de Claude Pinoteau et de Costa-Gavras. Les dialogues étaient signés Michel Audiard et la musique Miche Magne.
Le cinquantenaire du film "Un singe en hiver" a été célébré depuis le mois de juin à Villerville. Claude Pinoteau était présent pour le lancement, avec d'autres personnalités du cinéma.
Plusieurs expositions sont proposées au public depuis le début de l'été.
Pour clôturer le programme des festivités du cinquantenaire, la municipalité organise le samedi 20 octobre un journée anniversaire orchestrée autour d’une dédicace, d’un dîner et d’un feu d’artifice.
Claude Pinoteau avait donné une interview à Jacques Perrotte le 1er juin 2012. La voici en intégralité (15 minutes)
Claude Pinoteau, c'est aussi "La gifle" et "La boum"
Claude Pinoteau, le réalisateur qui a révélé Isabelle Adjani dans "La Gifle" puis Sophie Marceau dans "La Boum", comédie multidiffusée devenue culte pour les "ados" des années 80, est décédé vendredi."La boum est finie", ont regretté en choeur des internautes nostalgiques, saluant la mémoire de celui qui a bercé leur jeunesse avec les aventures de "Vic", l'adolescente romantique incarnée par la débutante Sophie Marceau dans "La Boum" en 1980, puis sa suite en 1982.
"Avec lui, le cinéma français perd l'un de ses plus grands réalisateurs, aussi populaire qu'exigeant", a souligné la ministre de la Culture,, Aurélie Filippetti,
dans un communiqué.
Claude Pinoteau, qui était malade, est décédé vendredi matin à l'âge de 87 ans, à Neuilly-sur-Seine, a indiqué son agent, Elisabeth Tanner.
Fils du régisseur Lucien Pinoteau, Claude Pinoteau, né le 25 mai 1925, a commencé sa carrière comme accessoiriste et régisseur.
Il a travaillé comme premier assistant aux côtés de Jean Cocteau ("Les parents terribles", "Orphée"), Max Ophüls ("Lola Montes"), Henri Verneuil ("Un singe en hiver", "Mélodie en sous-sol") ou Claude Lelouch ("L'aventure, c'est l'aventure").
"C'était un frère. Un homme d'une bonté et d'une générosité incroyable. Doté d'un grand talent. Je suis très affecté...", a réagi Claude Lelouch sur Twitter.
Amoureux du genre policier, Pinoteau a signé son premier long métrage en 1972, "Le Silencieux", avec Lino Ventura.
En 1974, Lino Ventura est encore à l'affiche de son film suivant, "La Gifle", aux côtés d'Annie Girardot et d'une jeune actrice d'à peine 20 ans, Isabelle Adjani.
Traitant des relations père-fille, le film a été récompensé par le Prix Louis-Delluc.
Autre débutante et autre succès populaire en 1980 avec Sophie Marceau dans "La Boum", avec qui il fera une suite en 1982 puis "L'Etudiante" en 1987.
"La Boum", qui raconte les émois amoureux de "Vic", âgée de 13 ans, s'est imposé comme le film d'une génération, multidiffusé sur petit écran et "madeleine" proustienne pour ex-adolescents aujourd'hui quadragénaires. En France mais aussi à l'étranger.
A sa sortie, le film avait pourtant connu des débuts difficiles, avait rappelé le réalisateur en 2007 lors d'une rencontre avec des jeunes cinéastes.
"Les trois premiers jours, +La Boum+ a très mal marché, c'était catastrophique, et puis après... Il y a eu des émeutes en Italie. Avec Sophie (Marceau, ndlr), on est allé voir les blessés à l'hôpital", se rémémorait-il au sujet d'un film qui est finalement demeuré huit mois à l'affiche et a fait 4,3 millions d'entrées en France (soit plus que "L'Empire contre-attaque"!)
Il est aussi le réalisateur de "La septième cible" (1984), "La neige et le feu" (1990) ou encore "Les palmes de Monsieur Schutz" (1997).
"De film en film, Claude Pinoteau s'était imposé comme l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération, aussi bien dans le registre policier que dans celui de la comédie de moeurs, dans l'art de nouer et de dénouer les fils des intrigues les plus haletantes comme dans celui de faire un portrait juste, amusé, lucide et bienveillant de ses contemporains", a souligné Mme Filippetti.
Plus discret depuis la fin des années 90, il avait pris le temps de retracer dans un livre de souvenirs parus en 2005 sa longue et riche carrière, marquée par une passion qui est restée intacte cinquante ans durant.
"Il faut avoir la passion de ce métier", expliquait-il en 2007. "Les réalisateurs sont des conteurs."