A11h00, une plaque commémorative en l'honneur de Bernard Borrel, magistrat mort en service à Djibouti, a été dévoilée au palais de justice de Lisieux.
Bernard Borrel, assassiné à Djibouti le 19 octobre 1995 dans l’exercice de ses fonctions, a été procureur de la république de Lisieux de 1988 à 1995, avant d'être détaché en tant que conseiller technique en avril 1994 auprès du ministre djiboutien de la Justice pour effectuer des missions de coopération.
Il a disparu à Djibouti le 18 octobre 1995. le lendemain, on retrouvait son cadavre, en partie calciné au pied d'une falaise.
L'hypothèse du suicide a été dans un premier temps privilégiée par les autorités djiboutiennes et françaises. Mais le 6 février 1996, les faits ont été requalifiés en assassinat par la justice française, à la suite d'une information judiciaire. L'instruction sur l'assassinat de Bernard Borrel est encore en cours.
Élisabeth Borrel, sa veuve, elle-même magistrate à Toulouse, accuse l'actuel président djiboutien Ismail Omar Guelleh d'être l'un des commanditaires de l'assassinat de son mari. Elle a également déposé une plainte pour subornation de témoins contre les services secrets djiboutiens et une plainte pour pressions sur la justice de la part de l'administration française.
Face aux difficultés rencontrées pour faire éclater la vérité, un comité de soutien à Elisabeth Borrel a été constitué. Dès avril 2007, il a demandé à ce qu'un lieu dédié à la mémoire du magistrat soit désigné.
Ce sera l’esplanade du tribunal de Lisieux, dans le jardin de l’évêché.
Cinq ans après, voilà la plaque enfin dévoilée ce samedi matin, cours Matignon, en présence de son épouse Élisabeth Borrel, de ses enfants et de plusieurs personnalités du monde judiciaire ou politique comme le premier président de la Cour d’appel de Caen, le procureur général près la Cour d’appel de Caen, ou encore maire de Lisieux.