La journée de mobilisation syndicale européenne ce mercredi se veut un avertissement des salariés français, comme ceux d'une vingtaine de pays européens.
Ils sont appelés à descendre dans la rue pour dire que la politique d'austérité est dangereuse et soutenir les travailleurs les plus durement touchés.
En France, cinq organisations françaises - CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa - relayent l'appel de la Confédération européenne des syndicats et organisent des manifestations partout dans le pays "pour l'emploi, la solidarité en Europe et contre l'austérité".
Une quarantaine d'organisations issues de 23 pays participent à cette journée d'action dans toute l'Europe. Le mouvement est particulièrement vif en Espagne et au Portugal, deux des pays les plus touchés, où un appel à une grève générale a été lancé.
En France,130 défilés sont organisés, selon la CGT, dont un à Caen partir de la Place Saint-Pierre à 10h30 ce mercredi matin. Le cortège s'est rendu à la préfecture.
Un millier de personnes, selon les syndicats, a participé à la manifestation qui a mis à l'honneur les salariés de GDE, menacés d'une délocalisation d'une partie de leur siège social de Rocquancourt vers la Loire-Atlantique.
Cette mobilisation "est dirigée contre les chefs d'Etat européens pour leur dire vous ne pouvez pas imposer de la rigueur de ce type, c'est trop dangereux pour l'économie, surtout dangereux pour le social et ça crée des drames", a déclaré François Chérèque, le n°1 de la CFDT dans la matinée.
Alors que François Hollande affirmait mardi lors de sa conférence de presse que les manifestations ne mettaient en "pas en cause" sa politique, mais plutôt la soutenaient, François Chérèque a reproché au chef de l'Etat de n'avoir répondu que "sur la nécessité de réduire les déficits", sans évoquer les dangers des politiques de rigueur en Europe.
Il lui a demandé de "remettre en cause" le pacte de compétitivité de 20 milliards de crédit d'impôt aux entreprise, dans le cas où le patronat ne proposerait pas, lors des négociations entre partenaires sociaux, des "solutions" pour le maintien dans l'emploi.
Mais si la CFDT ne descend pas dans la rue "contre" le gouvernement, la CGT, elle, vise clairement la politique gouvernementale. Bernard Thibault estimait la semaine dernière que la politique de François Hollande n'était "pas suffisamment en rupture" avec celle de Nicolas Sarkozy.