Jean-François Copé a été proclamé officiellement président de l'UMP lundi soir en l'emportant d'un cheveu (50,03%, soit 98 voix d'avance) et au terme d'un vrai bras de fer sur son rival François Fillon.
Ce dernier a "pris acte" du résultat tout en dénonçant "la fracture morale et politique" au sein du parti.
Selon les chiffres officiels annoncés par Patrice Gélard, président de la commission interne (Cocoe) chargée de valider les résultats de l'élection dimanche par les adhérents UMP de leur nouveau président, Jean-François Copé, 48 ans, a recueilli 87 388 voix sur 174 678 suffrages exprimés contre 87 290 voix à François Fillon (49,97%).
Ces résultats ont été donnés à l'issue de 24 heures d'extrême tension entre les deux camps, qui avaient chacun revendiqué la victoire avec une avance de quelques centaines de voix.
Tous les bureaux de vote même ceux qui étaient contestés comme dans les Alpes-Maritimes, ont été validés, a indiqué Patrice Gélard en appelant "à la rénovation des statuts" de l'UMP après "un scrutin difficile dans son déroulement".
Le député-maire de Meaux s'est aussitôt exprimé pour se réjouir de sa victoire, indiquant qu'il avait téléphoné à son rival pour l'inviter, ainsi que son équipe, à le "rejoindre" au sein de l'UMP pour travailler ensemble car "nos adversaires sont à gauche".
"Mes mains et mes bras sont grand ouverts (...) Je n'ai ni amertume ni rancoeur. Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise", a-t-il déclaré.
Une demi-heure plus tard, François Fillon, 58 ans, a déclaré avoir "pris acte" du résultat en renonçant à le contester malgré de "nombreuses irrégularités". Mais il a aussitôt dénoncé la "fracture", "à la fois politique et morale" qui "traverse" l'UMP.
"La réduire et la dépasser, tel est l'objectif que désormais je m'assigne. Je ferai connaître dans les jours qui viennent les formes que prendront mon avenir et mon engagement politique", a-t-il ajouté, dans une très brève allocution faite depuis son siège de campagne parisien.
Jean-François Copé est donc le vainqueur surprise du scrutin face à un François Fillon donné largement favori
dans les sondages auprès des sympathisants UMP et auquel s'étaient ralliés la plupart des ténors du parti.
Rappelons qu'en Basse-Normandie, le nouveau patron de l'UMP est arrivé en tête dans le Calvados et qu'il a été battu dans l'Orne et la Manche.
Philippe Gosselin, patron de l'UMP de la Manche, déclarait hier avant la proclamation des résultats définitifs, que sa formation avait, après cet épisode de peu glorieux, "l'obligation de rassemblement et d'unité".Revoyez ici notre reportage sur les réactions à ce scrutin en Basse-Normandie :