80 participants, professionnels de la pêche et représentants des collectivités locales, étaient réunis ce vendredi pour dresser l'état des lieux des dangers du métier.
Au programme : les événements de mer, les accidents du travail, les équipements de protection, la prévention et le sauvetage.
Avec ses 471 kilomètres de côtes, la Basse-Normandie compte environ 550 navires de pêche, 2 200 marins-pêcheurs et autour de 4 000 emplois indirects liés à cette activité. La pêche en mer est donc un secteur économique d’importance pour la région.
Mais le métier de marin-pêcheur est dangereux, difficile, exposé à de nombreux risques : conditions de navigation, conditions de travail, manœuvres, matériels...
Tous les ans, un marin sur 11 est victime d’un accident du travail maritime dans notre région.
On ne le sait pas, mais l’accidentologie de la pêche est, en Basse-Normandie, plus importante que dans le BTP en France, secteur le plus à risque à terre.
Les marins de moins de 25 ans représentent 22 % des accidentés et les arts trainants (chalut, drague,…), principales activités de pêche en Basse-Normandie, représentent 60 % des accidents. On déplore chaque année plusieurs décès dus, notamment, à des chutes par dessus bord.
En 2012, trois marins bas-normands ont péri en mer : 2 sur l’Algwastre en janvier et 1 sur la Toirette en mai.
Aussi, la Région entend-elle faire de la sécurité maritime l’une des priorités de ses actions dans ce domaine.
Pour cela, elle a mandaté l’Institut Maritime de Prévention, qu’elle soutient financièrement, pour mettre en place les actions qu’elle a déterminées comme prioritaires :
- une étude sur les accidents du travail maritime qui permet d’analyser les situations à risques
- des actions d’information et de sensibilisation sur l’usage des équipements de protection individuelle auprès des professionnels
- des actions de formation des équipages à la sécurité et à l’évaluation des risques
- une démarche de prévention des conduites addictives à destination des professionnels et jeunes en formation dans ce secteur d’activité
- un travail de vulgarisation des principes de fonctionnement et d’utilisation des dispositifs individuels de localisation, ou "balises individuelles"
- l’équipement et la sensibilisation des élèves du lycée maritime et aquacole de Cherbourg, futurs naviguant, en vêtement de travail à flottabilité intégré (la remise des équipements aura lieu le 14 décembre prochain)
- l’équipement du navire école Ma Normandie en balises individuelles de localisation GPS, pour former les jeunes à leur fonctionnement et leur utilisation
C'est un vrai travail de fond qui s'impose en Basse-Normandie pour changer les (mauvaises) habitudes, diminuer la prise de risques et parvenir à une réelle prise de conscience des professionnels de la mer.
Comme le montre le reportage ci-dessous, de nombreuses améliorations peuvent être apportées aux conditions de travail des pêcheurs :