A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, les associations proposent des tests de dépistage rapide. Comme à Caen à l'initiative du collectif Sid'Agir ensemble.
A Caen, c'est Place Bouchard que les associations se sont installées ce samedi.
Dans une tente et de façon anonyme, les bénévoles des associations proposent des tests de dépistage rapide.
Ces tests (tests rapides à orientation diagnostique - TROD) permettent d'apporter une réponse quasi immédiate à la personne qui s'y soumet, avec un délai de 30 minutes contre plusieurs jours d'attente pour les tests classiques.
Comment se passent ces tests ? Voir le reportage de France 3 Haute-Normandie
On estime qu'en France 30 000 personnes sont porteuses du virus sans le savoir.
Il est important de lever le doute, pour pouvoir entamer le plus vite possible une prise en charge thérapeutique en cas de séropositivité.
Environ 300 nouveaux cas ont été diagnostiqués en Basse-Normandie ces 10 dernières années.
Voir les images des associations installées place Bouchard à Caen
Il est possible toute l'année de se faire dépister dans les Centres de la Région. Retrouvez toutes les coordonnées sur le site de l'Agence régionale de Santé.
Face au Sida: les autorités appellent à ne pas baisser la garde
Malgré des progrès considérables dans la prise en charge thérapeutique du sida, quelque 30.000 personnes en France ignorent leur séropositivité et la maladie tend à se banaliser chez les jeunes, un constat qui inquiète les autorités.
"Il ne faut pas baisser la garde et se remobiliser", a déclaré vendredi matin la ministre de la Santé Marisol Touraine, avant d'annoncer un plus grand accès aux tests de dépistage rapide du sida et une campagne pour relancer l'usage du préservatif pour combattre cette maladie qui touche 150.000 personnes en France.
Le Sida n'est pas une précoccupations chez les jeunes
Les inquiétudes se fondent sur diverses études, publiées dans le Bulletin épidémiologique (BUH) à la veille de la journée mondiale contre le sida, dont l'une de l'Institut de veille sanitaire (InVs) qui montre que le sida est un risque de plus en plus éloigné des préoccupations de la population et plus particulièrement des 18-30 ans.
Qu'il s'agisse des modes de transmission (24% pensaient à tort en 2010 que le virus peut se transmettre par une piqûre de moustique contre 13% en 1994) ou des mesures de prévention, les connaissances des jeunes Français sont globalement en baisse.
C'est notamment le cas du préservatif dont l'efficacité n'est plus reconnue en 2010 que par 58% des personnes interrogées contre 72% en 1992 et dont l'utilisation est en baisse : seulement 34 % des hommes de 18 à 30 ans et 22% des jeunes femmes déclarent avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, contre 40% et 30% respectivement en 1994.
Comportements à risques masculins
Autre sujet de préoccupation, quelque 30.000 personnes ignorent leur séropositivité, selon une estimation d'une équipe de l'Inserm, bien que le nombre de dépistages du VIH ait augmenté l'an dernier : 5,2 millions de sérologies ont été effectuées, soit 4% de plus qu'en 2010, selon l'InVs.
Parmi les populations les plus à risques figurent les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), dont près de 14% reconnaissent "ne jamais avoir réalisé de dépistage" au cours de leur vie, alors qu'ils représentaient 40% des nouvelles contaminations en France en 2011, un chiffre en hausse de 30% depuis 2003.
Selon l'enquête Presse Gays réalisée en 2011, 38% déclaraient au moins une prise de risque dans les 12 derniers mois avec des partenaires masculins occasionnels de statut VIH inconnu contre 33% en 2004.
Même son de cloche dans l'enquête Prévagay de 2009 montrant que les HSH parisiens ont un risque 4 fois supérieur d'être infectés lorsqu'ils fréquentent des établissements gays, une fréquentation qui induit des "comportements à risques", comme les rapports non protégés.
Stabilité des nouveaux cas
L'ensemble des nouveaux cas découverts est en revanche stable depuis plusieurs années, estimé par l'InvS à quelque 6.100 personnes l'an dernier. Il inclut 40% d'hétérosexuels nés à l'étranger (principalement en Afrique subsaharienne), mais leur nombre est en baisse régulière depuis 2003, notamment chez les femmes.
Autre sujet de satisfaction, la première cause de décès des personnes infectées par le VIH n'est plus le sida et les maladies qui lui sont apparentées, comme c'était encore le cas en 2005, grâce au développement des traitements antirétroviraux.
Les cancers (toutes causes confondues) arrivent désormais en tête (33%), selon une étude financée par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) en 2010 et portant sur 728 décès répertoriés par 90 établissements.
Les maladies cardiovasculaires progressent également, en raison d'un veillissement de la population séropositive, comme en témoigne une augmentation importante de l'âge médian au moment du décès (qui est passé de 41 ans en 2000 à 50 en 2010).
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