La société est spécialisée dans la fabrication d'hydroliennes. DCNS en veut absolument le contrôle car c'est l'entreprise la plus en pointe du moment dans ce secteur.
En mars dernier, le groupe DCNS annonçait avoir choisi le port de Cherbourg pour l'implantation de sa nouvelle branche industrielle dédiée l'énergie hydrolienne. Mais le groupe a besoin d'un partenaire qui maîtrise la technologie. C'est le cas de l'irlandais OpenHydro.
Première usine d'assemblage d'hydroliennes en Europe
La future usine de DCNS à Cherbourg doit entrer en service en 2014. Elle vise une production de 100 machines par an à partir de 2018 et doit entraîner la création de 1 000 emplois à terme pour fabriquer, exploiter et entretenir le futur parc normand.
Pour se lancer dans cette activité pleine d'avenir et encore peu développée en France, DCNS a besoin d'OpenHydro, la société "la plus en avance en matière de technologies" et "la plus prometteuse en terme d'efficacité", selon Patrick Boissier, le PDG de DCNS.
Le groupe naval détient déjà 11% du capital d'Open Hydro
Et il compte en détenir au moins 51%, disposant d'une option valable jusqu'à la fin de l'année pour réaliser cette opération.
Après avoir injecté dans openHydro, début 2011, 14 millions d'euros en échange de 8 % du capital, DCNS a poursuivi son offensive fin 2011 en mettant la main sur 3,16 % supplémentaires pour un montant de 3,7 millions d'euros. Soit 17,7 millions d'euros au total. En moins d'un an, DCNS est devenu le partenaire industriel de référence d'OpenHydro.
Le développement de DCNS dans l’hydrolien constitue un axe majeur du plan de croissance du groupe qui ne veut rien de moins qu'y jouer un rôle de premier plan mondial.
Déjà, les deux sociétés réalisent, pour le compte d’EDF, une ferme pilote de quatre hydroliennes à Paimpol-Bréhat. La première machine a été présentée en septembre dernier à Paimpol.
Un partenariat vital pour Cherbourg
A partir de 2018, les deux entreprises devraient produire une centaine d’hydroliennes par an à Cherbourg où les collectivités locales, qui croient beaucoup en ce projet pour redynamiser le nord-Cotentin, cogitent déjà à l'extension du port en prévision de leur installation.
DCNS pourrait également installer des hydroliennes dans la partie britannique du raz Blanchard, autour de l’île d’Aurigny. Le groupe a en effet signé, en février 2012, un protocole d’accord avec Alderney Renewable Energy (ARE), société britannique spécialisée dans l’énergie des courants de marée.
Confronté à une perte d’activités ces dernières années, le port de Cherbourg attend beaucoup du développement des énergies marine renouvelables (EMR). Déjà, le choix d’Alstom d’implanter une partie de sa production d’éoliennes offshore, était venu lui redonner de l’espoir.
C'est pourquoi ce sera l'un des sujets abordés demain à 11h30 dans notre émission politique La Voix Est Libre qui recevra Jean-François Le Grand, sénateur et président du Conseil général de la Manche.