Dans un rapport publié cette semaine, la Cour des comptes s'alarme des lacunes du système français de contrôle de la sécurité des navires. Elle souligne les risques pour la vie des marins-pêcheurs et d'accident écologique.
Dans un rapport de 120 pages, la Cour des comptes dénonce plus particulièrement la gestion des 16 "Centres de sécurité des navires" implantés le long du littoral et dont les moyens sont mal répartis, en dépit du doublement de leurs effectifs en 10 ans.
D'après les sages, faute d'un pilotage central mené par la direction des affaires maritimes, ces unités jouissent d'une "autonomie excessive", ce qui conduit à "traiter différemment" d'un centre à l'autre des navires similaires.
Résultat, "les risques d'accidents que courent les marins-pêcheurs français ou les risques environnementaux qui pèsent sur nos côtes ne sont pas suffisamment pris en compte", s'inquiète la Cour des comptes.
La pêche, "secteur d'activité le plus accidentogène en France"
Avec 191 décès entre 1999 et 2010, le rapport relève que la pêche "est le secteur d'activité le plus accidentogène en France". La flotte de pêche est "insuffisamment connue de l'administration centrale", observe la Cour. "Elle apparaît comme une flotte vieillissante (âge moyen de 25 ans) et de plus en plus inadaptée. Les navires sont moins sûrs et les conditions de travail dégradées".
Paradoxalement, alors que la France a été à l'initiative du renforcement des contrôles au niveau européen après le naufrage de l'Erika en 1999, elle "court désormais le risque de sanctions financières plus fortes en cas de non-réalisation des nouveaux objectifs" de Bruxelles en termes de surveillance des navires étrangers, avertit la Cour.
Ci-dessous le reportage de France 3 Baie de Seine