Les députés écologistes demanderont, à la rentrée parlementaire à la mi-janvier, "une commission d'enquête" sur la filière nucléaire française. Dans le collimateur : le surcoût de l'EPR de Flamanville.
"Les députés écologistes demanderont lors de la rentrée parlementaire la constitution d'une commission d'enquête visant à faire de façon pluraliste (...) toute la lumière sur la filière nucléaire française, ses coûts et ses engagements à l'étranger", ont réclamé dans un communiqué publié jeudi Barbara Pompili et François de Rugy, coprésidents du groupe écologiste à l'Assemblée, et Denis Baupin, vice-président EELV de l'Assemblée.
Les écologistes pointent notamment du doigt "l'EPR de Flamanville", dans la Manche, dont "les délais" et "les budgets" ont "explosé" et dont "rien ne garantit qu'il soit conforme aux derniers standards de sûreté en vigueur après la catastrophe de Fukushima" au Japon en 2011.
"Parallèlement, l'EPR en construction en Finlande connaissant les mêmes avatars calendaires et budgétaires, une facture de surcoût d'au moins 3,6 milliards d'euros reste aujourd'hui pendante... à la charge du consommateur français", ajoutent les élus écolos.
Ils s'inquiètent également que "depuis plusieurs jours, la presse se fait l'écho d'accords secrets signés entre EDF et CGNPC, partenaire chinois, pour accompagner la construction de nouveaux réacteurs dans la plus grande opacité", alors que "la Chine elle-même a reconnu avoir de gros problèmes à régler en matière de sûreté nucléaire".
Après l'abandon d'un projet bipartite controversé excluant Areva, un accord préliminaire --tripartite cette fois, entre EDF, Areva et la Chine-- a été discrètement signé en octobre, à la suite du premier Conseil de politique nucléaire du quinquennat Hollande en septembre, avec le feu vert du gouvernement.