Les élèves des classes terminales de l'Institut d'Agneaux ont reçu un communiqué national de l'Association des parents pour l'enseignement libre (Apel) avec leurs bulletins de notes.
Dans ce message, l’association exprime son "opposition ferme" au projet de loi autorisant le mariage et l’adoption pour des couples de même sexe.
"A quel moment les français ont-ils été informés, ont-ils débattu de ce changement de société ?" écrit l'association de parents d'élèves dans son communiqué qui demande "qu’une véritable réflexion s’engage sur ce sujet et que les français soient largement consultés".
A l'Institut d'Agneaux, les élèves de terminales, destinataires de ce message, dénoncent le procédé.
Selon eux, ce serait une incitation à participer à la manifestation contre le projet de loi "mariage et adoption pour tous" du 13 janvier prochain à Paris. Pour en débattre, ils ont ouvert une page Facebook dédiée à cette question.
L'affaire éclate au moment même où le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, appelle à ne "pas importer dans l'école des débats qui doivent avoir lieu dans la société".
Vincent Peillon a en effet été accusé par la droite de vouloir rallumer la guerre scolaire autour du mariage homosexuel.
"Il y a un principe qui est assez simple dans notre école, sur des sujets qui intéressent les adultes, c'est la neutralité de l'école, nous ne faisons pas dans l'école de prosélytisme, nous veillons à respecter toutes les consciences", a-t-il déclaré ce lundi matin sur RTL.
"Dans la rue, nous pouvons manifester nos opinions", a-t-il poursuivi à moins d'une semaine de la manifestation contre le mariage homosexuel à l'appel d'un collectif d'associations catholiques.
"Je promeus dans ce pays une laïcité ouverte, il n'y aura pas de guerre scolaire", a-t-il assuré. "La neutralité, ça vaut pour tout le monde, y compris les établissements publics", a-t-il précisé.
Vincent Peillon a écrit vendredi aux recteurs, leur demandant "la plus grande vigilance" sur des débats autour du mariage homosexuel dans l'enseignement catholique, qualifiant de "faute" une lettre du directeur de l'enseignement catholique, Eric de Labarre, aux chefs d'établissement leur indiquant qu'ils pouvaient mettre en place des débats.
Eric de Labarre a précisé qu'il évoquait des débats "entre adultes", entre "professionnels de l'éducation", et a réaffirmé la neutralité de l'enseignement. "Il n'est pas question d'organiser spontanément des débats dans les classes avec les élèves", a-t-il précisé.