La question des effets des lignes à très haute tension sur l'élevage va pouvoir avancer grâce à la relance d'une structure, actuellement en sommeil, annoncée ce jeudi par le ministre de l'Agriculture.
Stéphane Le Foll, en réponse à une question orale ce jeudi du député PS de la Manche, Stéphane Travert, a dit aux députés que le GPSE (groupement permanent sur la sécurité électrique) allait être relancé, doté d'un statut et "de plus de moyens".
L'organisme, rassemblant éleveurs, RTE, EDF et aussi des vétérinaires chercheurs, avait été crée en 1999 mais "mis en sommeil" depuis 2003. "Il faut qu'on remette en route ce GPSE", avec une personnalité morale, a déclaré le ministre.
Une annonce qui a réjouit les députés PS Stéphane Travert (Manche) et écologiste Isabelle Attard (Calvados).
"Nous avons demandé à l'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) de mener une étude scientifique sur les éléments évoqués: y-a-t-il ou non des impacts directs sur l'élevage", a aussi annoncé le ministre aux députés.
La région Basse-Normandie est particulièrement concernée et plusieurs procédures judiciaires menées par des agriculteurs contre RTE sont en cours.
"Il y avait urgence à répondre aux inquiétudes légitimes des éleveurs", s'est réjoui Isabelle Attard, député EELV du Calvados, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée. La relance du GPSE est "le premier pas vers une prise en compte des problèmes sanitaires sur les élevages et sur les hommes", a-t-elle ajouté.
François Dufour, vice-président EELV du conseil régional de Basse-Normandie et ancien porte-parole national de la Confédération paysanne, également présent, a détaillé les maladies constatées dans des élevages de vaches laitières à proximité de lignes THT.
Via le GPSE, RTE indemnise les agriculteurs installés près de ces lignes mais pour la filiale d'EDF le lien de cause à effet entre les champs électromagnétiques émis par les THT et les maladies observées chez les animaux n'en est pas pour autant prouvé.
Cette annonce est faite alors que la mise en service de la ligne à très haute tension (THT) de 163 km Cotentin-Maine a été retardée par de multiples recours juridiques à son encontre notamment devant le Conseil d'Etat. RTE table sur une "mise en service d'ici deux mois", selon Jean-Michel Ehlinger, directeur des travaux de la THT Cotentin-Maine. Il y a encore quelques mois RTE parlait d'une mise en service fin 2012.