Mercredi soir, lors du débat sur le mariage homo, un vif incident a opposé les députés UMP aux socialistes, et à Laurence Dumont (PS), qui remplaçait temporairement au perchoir le président Claude Bartolone.
Après Philippe Gosselin, député UMP de la Manche, qui a provoqué le buzz pour avoir déclenché un fou rire de Christiane Taubira, c'est la députée de la 2ème circonscription du Calvados, Laurence Dumont, qui se retrouve sous le feu médiatique à l'occasion des (longs) débats sur le mariage pour tous à l'Assemblée nationale.
Mercredi soir, les députés UMP se sont levés pour protester quand Laurence Dumont a coupé la parole à leur chef de file, Christian Jacob, et a fait procéder à un vote, précédemment annoncé, sur un des innombrable amendements de l'opposition.
"Bartolone !, Bartolone !", ont-ils alors crié pour réclamer le retour du président, dont la conduite du débat, depuis dix jours, fait l'unanimité à gauche et à droite.
"Assis ! Assis !" ont alors crié les députés socialistes, pendant que prudemment les huissiers de l'Assemblée se levaient autour de la tribune présidentielle pour prévenir tout éventuel contact physique entre les députés. "Couchés ! Couchés !", ont répliqué les parlementaires de droite, qui reprochent à leurs collègues de gauche de se "coucher" devant le gouvernement.
Comportement machiste ?
La séance a alors été suspendue pendant cinq minutes, mais les affrontements verbaux ont continué dans l'hémicycle pendant la suspension de séance. "Machos ! Machos !" ont crié les députés socialistes, laissant entendre que le comportement de la droite à l'égard de Mme Dumont était due au fait qu'elle
est une femme.
Claude Bartolone, qui préside presque sans exception les séances depuis l'ouverture du débat le 29 janvier, a quitté son poste car il doit assister ce jeudi matin à un enterrement, avait-il expliqué précédemment dans les couloirs et sur son compte twitter.
Lors de son intervention interrompue, qu'il avait présenté comme un rappel au règlement -ce que contestait Mme Dumont-, Christian Jacob répliquait à la ministre de la Justice, Christiane Taubira.
Celle-ci avait opposé une fin de non-recevoir à la demande des députés UMP de publier l'avis qu'avait donné le Conseil d'Etat au gouvernement sur le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux homosexuels.
Les avis du Conseil d'Etat au gouvernement, avant que celui ne présente un projet de loi, sont confidentiels, mais le Premier ministre peut décider exceptionnellement de les rendre publics. Depuis plusieurs heures, les députés UMP demandent à Jean-Marc Ayrault de le faire.