Ce vendredi, à Hérouville-Saint-Clair, une vingtaine de salariés ont débrayé à l'appel de la CFDT. Un mot d'ordre national autour des questions des salaires et de l'emploi.
Le mouvement est national. La CFDT, deuxième syndicat du groupe Carrefour (ex-aequo avec la CGT), a appelé ce vendredi les salariés travaillant dans les 12 hypermarchés de l'enseigne en France (dont 6 en Basse-Normandie) à débrayer. Cette action a été décidée suite aux négociations annuelles sur les salaires. "On a fait nos calculs sur les bas salaires", explique Bruno Moutry, délégué CFDT du groupe, "Sur 2 ans, l'augmentation de salaire sera de 19 euros bruts annuels alors que le pouvoir d'achat augmentera de 2 à 3%".
Cette augmentation jugée trop faible par l'organisation syndicale passe d'autant plus mal que "le groupe va mieux". Le 7 mars dernier, Carrefour annonçait un bénéfice net de 1,23 milliard d'euros, une hausse estimée à 233%. Et pour la CFDT, ce sont les actionnaires qui sont les grands gagnants de ce regain de forme du géant français de la distribution. "Quand on voit que notre participation a baissé de 43% et que les actionnaires s'augmentent de 12%, je pense qu'il y a une injustice", explique Sylvain Levard, délégué CFDT du Carrefour d'Hérouville, "Moi, je veux bien travailler pour les actionnaires mais je veux aussi travailler pour moi. Donc le gâteau, va falloir qu'on se le partage."
Deuxième motif de mécontentement: l'emploi. Le syndicat évoque la disparition de 5000 emplois en quelques années. Selon, Sylvain Levard, délégué CFDT du Carrefour d'Hérouville, "il y a 4-5 ans, on était 340, aujourd'hui on est 291 et on doit faire le même travail." Le groupe a annoncé un plan d'embauche de 10 000 jeunes en contrat de qualification sur 3 ans."C'est bien, sauf que derrière Carrefour ne pérennise pas l'emploi", affirme Bruno Moutry, délégué CFDT du groupe, "Sur les 10 000 emplois créés, combien vont rester ?".
Reportage d'Hélène Jacques et Florine Ebbhah