La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho a assuré qu'en attendant les conclusions, aucune autorisation d'ouverture du centre ne serait délivrée.
La décision de la ministre a été annoncée par le député apparenté PS de l'Orne, Yves Goasdoué, lors de la manifestation qui a rassemblé sur le site quelque 350 opposants au projet de GDE.
M. Goasdoué a eu dans la matinée une conversation téléphonique avec la ministre. Celle-ci a été destinataire d'un rapport rédigé par un expert hydrogéologique à qui des associations de défense du site de Nonant-le-Pin et d'éleveurs avaient demandé une étude. L'expert concluait à l'existence d'une nappe phréatique et des failles qui n'étaient pas apparues dans les documents qui ont servi de base au tribunal administratif pour exiger du préfet la délivrance de l'autorisation de création du centre de stockage, a expliqué M. Goasdoué.
Mme Batho a considéré que ce rapport était suffisamment sérieux pour le faire expertiser de manière indépendante, a ajouté M.Goasdoué. "Elle m'a dit qu'en attendant les résultats de cette nouvelle expertise, il n'y aurait pas d'autorisation d'ouverture" de ce centre de stockage construit par le groupe GDE. "Ceci conduit à un moratoire de fait".
Le centre, dont la construction a débuté en mars et est très avancée, jouxte le haras et devait ouvrir à brève échéance pour accumuler pendant ses 17 années d'exploitation 2,34 millions de tonnes de déchets industriels. La décision de la ministre intervient à quelques semaines de la dernière étape de ce projet, l'autorisation d'exploiter, a précisé le président PS du conseil régional de Basse-Normandie, Laurent Beauvais, qui a participé à la manifestation avec notamment l'animateur de télévision Thierry Ardisson, qui possède une maison dans les environs.
"J'avais moi-même demandé un moratoire", a ajouté M. Beauvais. "On avait l'impression qu'il n'y avait pas eu toute la transparence nécessaire lors des études précédentes", a-t-il ajouté. "Or le problème est de savoir si ce chantier peut avoir des conséquences sur la santé et l'environnement".
Le reportage de Florine Ebbhah et Charlotte Krebs: