Avishai Cohen: "Ne pas faire ce qu'on nous dit, ne pas suivre les règles"

Avishai Cohen était en concert ce vendredi à "Jazz sous les pommiers". Interview, photos et extrait vidéo du concert.

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Le contrebassiste Avishai Cohen était en concert ce vendredi salle Marcel Hélie à Coutances. A ses côtés deux jeunes musiciens très talentueux: Nitai Hershkovits, au piano, et Ofri Nehemya à la batterie. Nous avons pu le rencontrer avant son concert, dont nous vous proposons un extrait après cette interview.

Pour vous, qu'est ce qu'un bon concert ?

Un bon concert, c'est quand tout le monde est heureux: moi, le groupe, les gens. Là, c'est un bon concert. C'est essentiellement de la joie. C'est à ça qu'on peut juger un bon concert.

Quelle est votre définition du jazz ?

Pour moi, à la base, le jazz c'est le mouvement et le changement, le jazz n'est jamais le même. Les musiciens de jazz sont ceux qui improvisent, car le jazz a beaucoup à voir avec l'improvisation, mais aussi ceux qui ont leur propre façon de jouer, qui ont leur propre identité. Le jazz c'est quelque chose de toujours neuf, de toujours frais. Si ce n'est pas frais, vous ne pouvez pas le manger. C'est la meilleure définition du jazz.

Vous avez grandi dans un environnement empreint de musique classique. Comment avez vous rencontré le jazz ?

Je me souviens être allé à un camp d'été quand j'avais une dizaine d'années. L'un des professeurs jouait du blues au piano, il improvisait et semblait y prendre beaucoup de plaisir. Je me souviens avoir adoré et m'être dit que je voudrais faire la même chose, juste m'asseoir au piano et improviser. C'est là que ça a commencé. Mais je crois également que c'est une question de personnalité. Certains sont drôles, d'autres savent improviser. Je pense que c'est une part de ma personnalité, la notion de liberté et de ne pas faire ce qu'on vous dit de faire, de ne pas suivre les règles. Le jazz me correspond, le jazz est bon pour moi.

Quelle place occupe aujourd'hui la musique classique dans votre vie de musicien ?

Nous sommes à mi-parcours d'un formidable projet avec un quatuor à cordes. J'y travaille depuis deux ans et demi. Nous sommes actuellement en tournée et allons enregistrer un disque. On y retrouve toutes mes influences en terme de musique classique. J'ai l'opportunité de composer de la musique comme le faisait mes compositeurs favoris, ceux que j'écoutais comme Mozart, Beethoven ou Bach. Bien sûr c'est différent, je ne suis pas ces musiciens, j'apporte d'autres influences mais ça vient définitivement de cet univers musical. C'est un projet passionnant. Donc, je suis vraiment immergé dans la musique classique en ce moment.



Vous êtes né en Israël. En quoi la culture de ce pays influence votre musique ?

Elle l'influence en permanence. Je suis imprégné d culture sépharade, je chante en ladino, je réarrange des chansons créées il y a quelques centaines d'années. Je suis également influencé par le culture d'Europe de l'Est qui a profondément marqué le répertoire israélien, ces compositeurs qui venaient de Russie et qui ont changé le monde de la composition en Israël.

La musique classique, la musique juive, le jazz, avez-vous envie d'explorer d'autres territoires musicaux ?

J'explore la musique afro-cubaine, le flamenco, la musique d'Afrique de l'Ouest, je les explore à chaque fois que je joue. A chaque concert, on trouve des éléments de ces musiques. En plus, je vis à New-York. Je suis bombardé d'influences.

Est ce que ça fait partie du job de musicien d'écouter d'autres musiques ?

Bien sûr ! C'est votre pain et votre beurre. Sans ça, vous n'avez rien. C'est comme peindre sans couleur. C'est l'air qu'on respire. On écoute de la musique depuis qu'on est gamin. Je crois que chaque musicien s'est forgé en amassant une multitude d'informations. Certains n'ont pas de mémoire. Parfois vous avez l'impression de ne pas savoir, mais en fait vous mémorisez énormément de choses. Quand vous êtes plus vieux et que vous composez, vous réalisez que vous avez intégré une somme colossale de musique. Je ne sais pas comment j'écris ma musique mais je suis presque sûr que c'est le fruit de mes souvenirs.

 

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