Tout a commencé avec Florence Conrad, infirmière à la Croix Rouge pendant la première guerre mondiale. Cette américaine francophile de 57 ans veut absolument prendre part à la seconde guerre mondiale à sa façon et décide de créer son unité d'infirmières.
Dès le départ, les Rochambelles c'est une histoire de femmes, puisque c'est auprès de riches américaines qu'elle trouve les fonds nécessaires à l'achat de 19 ambulances flambant neuves de marque Dodge. Elle réussit ensuite par son énergie et sa détermination à convaincre 14 françaises habitant New York à se lancer dans l'aventure.

Florence Conrad à Fontainebleau le 30 juin 1945.
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© Mémorial Leclerc / Les Filles de la DB
Le groupe d’une quinzaine de femmes arrive au Maroc à l’automne 1943 et demande à être intégré à la 2ème DB (division blindée) du Général Leclerc. Celui-ci accepte les ambulances mais refuse la présence de femmes dans sa division. C'est mal connaître Florence Conrad qui insiste et convainc le général de les intégrer jusqu’à la libération de Paris.
À Rabat, Florence Conrad, la commandante de l’unité, recrute toujours plus de nouvelles infirmières désireuses de participer à la libération de la France, souvent des françaises réfugiées ou pieds noirs.
La vie d'un camp militaire se révèle dure pour ces jeunes femmes inexpérimentées. À l'entraînement, les Rochambelles sont confrontées à l'hostilité des hommes, qui ne veulent pas d'une présence féminine dans leurs rangs. À l'époque, on considère que les femmes n'ont pas leur place sur un champs de bataille. Ignorant les sarcasmes et les intimidations, elles persévèrent et gagnent petit à petit leurs galons. Les infirmières apprennent la mécanique, mais aussi à débusquer des mines, poser des garrots et défiler en rang.

Embarquement à Southampton, 1944.
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© Mémorial Leclerc / Les Filles de la DB

Trois Rochambelles de la Division Leclerc soignent un blessé sur un brancard.
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© PhotosNormandie / Flickr
Florence Conrad décide de rester dans la capitale et passe le commandement à Suzanne Torrès, sa seconde. Le Général Leclerc reconnaît leur ténacité et leur grand courage et les garde finalement auprès de lui jusqu’à la fin de la guerre.
Les Rochambelles repartent sur les routes, direction Strasbourg, un objectif majeur. Aux côtés de la 2ème DB, elles poussent jusqu’au « nid d’aigle », l'un des QG d'Adolf Hitler, près de la frontière autrichienne en Bavière, où elles vivront l’annonce de la fin de la guerre le 7 mai 1944.
Bien loin d'être appelées au combat, les Rochambelles furent toutes volontaires. Habitant New York ou Casablanca, ces jeunes femmes auraient pu rester loin de cette guerre, mais ont fait preuve d'audace et d'initiative. C'est leur mémoire et leur esprit que la course de la Rochambelle salue chaque année.

Denise Colin et Florence Conrad, Normandie, 1944.
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© Mémorial Leclerc / Les Filles de la DB

De gauche à droite: Denise Colin, Zizon Bervialle, Rosette Trinquet et Arlette d'Hautefeuille, Normandie, 1944.
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© Mémorial Leclerc / Les Filles de la DB

Une Rochambelle, Edith Vézie, peint l'emblème de la 2ème DB à l'aide d'un pochoir tenue par Bernard de la Motte sur cette Kübelwagen réquisitionnée.
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© PhotosNormandie / Flickr

Michette Duhamel et Anne-Marie Davio en compagnie de soldats du 501e R.C.C., Alsace, 1944.
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© Mémorial Leclerc / Les Filles de la DB