Sea Sherpherd a hissé son pavillon noir sur les quais de l'Armada. L'association de défense de la biodiversité marine profite des grands événements pour faire connaître sa cause à bord du Columbus.
Avec ses 18,30 mètres, c'est sans aucun doute l'un des plus petits voiliers de la flotte présente à l'Armada cette année. Et même s'il ne fait pas partie des fiers bateaux officiellement invités, le Columbus ne passe pas inaperçu pour qui arpente la rive droite, à quelques encablures du pont Flaubert, juste devant les douanes. Avec sa coque noire et son logo à tête de mort, le navire ambassadeur de Sea Shepherd attire l'oeil, des sympathisants de l'association de défense de la biodiversité marine, des curieux et des enfants qui reconnaissent un de ces bateaux pirates dont ils sont friands. Et "pirates", ces bergers de la mer le sont certainement davantage que les équipages des Götheborg ou Etoile du Roy, même s'ils n'ont pas le costume qui va avec ...
Car on ne navigue pas à bord du Columbus par hasard. Après un début de carrière dans la course au large (transat en solitaire, BOC Challenge, premier Vendée Globe...), le capitaine, Jean-Yves Terlain, a mis son soixante pieds au service des grandes causes. Celle du WWF d'abord. Pendant quatre ans, il a embarqué des scientifiques pour l'étude des cétacés avant de se rapprocher de Sea Shepherd dont il partage les idéaux: lutter par tous les moyens contre le massacre des baleines et des requins principalement (avec des épisodes parfois violents au large de l'Antarctique avec les baleiniers japonnais), mais aussi la sauvegarde du thon rouge par exemple.
Cette lutte sans concession vaut aujourd'hui au fondateur de l'association, le canadien Paul Watson, de se faire très discret, sous le coup d'une demande d'extradition de la part du Japon et d'être controversé au sein de la mouvance écologiste.
A quelques pas de la Seine, dans l'espace des stands, l'ONG informe, recrute des adhérents, vend les produits dérivés qui financent ses campagnes, sous la houlette de Guyve Hosseinpour, membre de l'antenne française. "Il y a encore du travail. La France n'est pas à la hauteur de pays comme la Nouvelle-Zélande ou l'Australie où les gens ont une plus grande conscience de la protection marine" explique-t-il. D'où l'importance pour Sea Shepherd de manifestations d'envergure comme l'Armada qui lui permettent de faire passer son message.