Surpopulation carcérale : la Basse-Normandie n'est pas épargnée

Alors que la surpopulation carcérale a battu de nouveaux records en France ce mois-ci, qu'en est-il de la Basse-Normandie ?

Passez la souris sur les colonnes pour obtenir les informations relatives aux prisons.

MA : maison d'arrêt (pour la détention provisoire et les peines inférieures à 2 ans)
CD : centre de détention (pour les peines plus longues, supérieures à 2 ans)
MC : maison centrale (utilisées pour les peines les plus longues. Sécurité renforcée)
CP : centre pénitentiaire (établissement regroupant deux régimes différents. Par exemple une MA et un CD, ou un CD et une MC)
La France compte 67 977 détenus pour 57 325 places disponibles, soit une densité carcérale de 118,5%. Et la Basse-Normandie ? On dénombre 1671 détenus écroués pour 1734 places. Mais s'il l'on retire la prison d'Alençon / Condé-sur-Sarthe, inaugurée il y a deux mois et quasiment vide, les prisons bas-normandes sont globalement en surpopulation carcérale.

Le grand histogramme ci-dessus détaille la surpopulation pour chacun des établissements pénitentiaires de Basse-Normandie. Le constat est clair : seules les maisons d'arrêt souffrent de la surpopulation carcérale. Pour quelle raison ? Parce que les prévenus non-condamnés, c'est à dire en détention provisoire en attente de leur procès, y sont nombreux et s'y entassent. Les maisons d'arrêt sont les seuls établissements à les recevoir. Leur population est composée de plus d'un tiers d'individus non-condamnés.
Pour limiter le nombre de personnes détenues, la justice a de plus en plus recours au bracelet électronique, qui permet d'assigner un condamné à domicile grâce à un suivi, minute par minute. En deux ans, le nombre de ces condamnés est passé de 7645 à 11559, soit une augmentation de 51% en 24 mois.

Réduire la surpopulation carcérale : pourtant une priorité de Mme Taubira


Mais cela ne suffit pas puisque la surpopulation actuelle est à un niveau historique. Un semi-échec pour Christiane Taubira, la garde des sceaux, qui avait annoncé la fin du "tout carceral" de Nicolas Sarkozy et le désengorgement des prisons. Le ministère de la justice avait à cet effet publié une circulaire en septembre 2012. Cette circulaire demandait aux juges de limiter autant que possible l'application des peines planchers voulues par Sarkozy ainsi que maximiser les peines alternatives à l'emprisonnement, telles que la surveillance électronique, les sorties de prison avec aménagement de peine, etc.

La ministre s'est dit récemment opposée à l'instauration d'un numerus clausus permettant, dès l'instant qu'un détenu entre dans une prison surpeuplée, un aménagement de peine pour le détenu de la prison le plus proche de la fin de sa peine. Christiane Taubira a tenu à rappeler la loi et son application et qu’il ne s’agissait pas "d'adapter des peines au nombre de places de prison". Alors même que c'est très exactement ce qu'elle réclamait, puisque sa circulaire demandait aux juges de tenir compte de la surpopulation carcérale au moment de décider de la peine.

 

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