Naufrage d'un caseyeur en 2011 : un an ferme requis contre le commandant du ferry

En 2011, le ferry Condor Vitesse avait violemment percuté un bateau granvillais, provoquant la mort du patron de pêche. Le commandant du ferry et son second sont jugés aujourd'hui à Coutances pour homicide involontaire. Mise à jour du 26 juin, 18h45.

Mise à jour du 26 juin à 18h45 : le procureur de Coutances requiert 3 ans de prison dont 1 an ferme pour le commandant et 6 mois pour son second. Il réclame également l'interdiction pour les deux officiers d'assumer à nouveau le commandement de navires, estimant que la peine doit avoir un "effet dissuasif". 

Le procureur s'est agacé qu'aucun des deux prévenus n'ai reconnu de fautes le jour de l'accident. Le commandant ayant pour sa part tenté de justifier la vitesse maximale de son navire en plein brouillard par le fait qu'"ils faisaient toujours comme ça".

Le jugement a été mis en délibéré, réponse le 11 septembre prochain. Revoir le résumé de cette journée d'audience en vidéo avec les explications de Stéphanie Vinot :



Première publication le 26 juin à 11h10 :

Le 28 mars 2011, alors qu'il assurait sa liaison habituelle entre Saint-Malo et Jersey, le ferry Condor Vitesse percuta violemment le caseyeur granvillais Les Marquises. Le bateau de pêche, coupé en deux par l'étrave tribord du ferry-catamaran, sombre rapidement et le commandant décède.


C'est aujourd'hui mercredi 26 juin que s'ouvre le procès du commandant du Condor Vitesse et de son second. Ils sont poursuivis au tribunal correctionnel de Coutances pour homicide et blessures involontaires, ainsi que pour le non-respect des règles maritimes.

Le bureau enquête et accident a livré son rapport en octobre 2011, sept mois après les faits. Les conclusions de cette enquête sont accablantes pour les officiers commandants du ferry.

Le commandant du ferry a décidé de stopper la corne de brume après être sorti du chenal de Saint-Malo alors que l'épais brouillard donnait 20 à 30 mètres de visibilité seulement et que le navire gagnait de la vitesse. De plus, le rapport pointe la déconcentration permanente des officiers, le second ayant eu 11 minutes pour faire état de l'écho des Marquises sur l'écran radar. Bien assez pour rectifier la trajectoire du navire. Le dernier point concerne la vitesse excessive du ferry. Au moment de la collision, le Condor Vitesse naviguait à la vitesse de 36,9 noeuds, soit 68 km/h, et ce en plein brouillard.

Le commandant pense "tous les jours à la victime"


Le commandant a estimé avoir eu une vitesse "adaptée" lors de l'accident, "Vu le trafic, sur une mer libre, non c'était adapté", a-t-il déclaré à la barre,
en réponse à une avocate des partes civiles qui lui demandait si naviguer à 70 km/h dans un épais brouillard n'était pas faire preuve de "légèreté".

"Je ne comprends pas", a dit l'officier lorsqu'on lui a demandé pourquoi il n'avait pas vu le caseyeur sur son radar. L'enregistrement de l'écran radar et d'une partie des conversations - très partiellement audibles - sur la passerelle de commandement du NGV - a été diffusé pendant une demi-heure lors de l'audience. 
L'épouse du patron-pêcheur, qui était père de quatre enfants a pleuré discrètement lorsque le choc a été entendu. Elle était accompagnée de deux de ses filles et de son fils, adultes, ainsi que de l'armateur du bateau de pêche et des deux rescapés, âgés de 39 et 42 ans. Le commandant, qui a assuré qu'il "pensait tous les jours à la victime", est apparu affecté, son second plus détendu et volubile.


Le commandant et son second risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. Leurs avocats ont annoncé à la presse qu'ils plaideraient la relaxe.



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