L’augmentation des prix des abonnements risque-t-elle de décourager les automobilistes à utiliser bus et tramway dans une ville totalement engorgée ?
Un moment mal choisi ?
L’augmentation au 1er septembre du prix de l’abonnement des transports en commun dans l’agglomération rouennaise est l’une des mauvaises surprises de la rentrée. Elle intervient dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat de nombreux ménages et de saturation de la circulation automobile.Depuis l’incendie et la fermeture du pont Mathilde, la circulation à Rouen est devenue très difficile et les bouchons quotidiens à des kilomètres à la ronde. Autre désagrément : la suppression en plein été des dernières places gratuites de stationnement de Rouen.
Etait-ce donc le bon moment (celui de la rentrée de septembre) pour augmenter les abonnements ? Oui répond le président de l’agglomération (CREA).
Pour Frédéric Sanchez :
il s’agit d’ une décision très raisonnable, car geler les tarifs une année c’est de toute façon préparer des augmentations plus importantes l’année suivante".
Une opinion que ne partagent pas les élus Verts
qui avaient voté contre cette augmentation. Cyrille Moreau, président du groupe Ecologie Europe Les Verts à la CREA exprime clairement son désaccord :
Lorsque l’on veut réellement inciter les gens à abandonner leur voiture pour les transports publics, il faut être exemplaire et ne pas toucher au coût annuel des ces transports" .
VIDEO : le reportage France 3 Haute-Normandie de Grégory Thélu et Bruno Belamri
Une qualité de service (public) en baisse ?
Si ceux que la CREA considèrent comme des usagers et que la TCAR nomment des clients, semblent plutôt satisfaits des transports à l’air libre (bus et tramways) c’est en centre ville de Rouen, dans les lignes souterraines très fréquentées du métro que l’insatisfaction grandit.Sur Internet et sur les réseaux sociaux les messages d’exaspération se multiplient depuis le début de l’année. Il y est surtout question des escalators et des ascenseurs continuellement en panne, ce qui pénalise les personnes à mobilité réduite, les mères de famille avec les poussettes d’enfants et les voyageurs avec bagages qui se rendent à la gare.
Toujours sur Internet, on relève, pêle-mèle d’autre critiques comme : la présence de fumeurs sur les quais, de groupes qui consomment de l’alcool dans les escaliers (avec des bouteilles en verre laissées souvent brisées au sol), un éclairage des quais insuffisant ou en panne, une signalétique à revoir, des traces et des odeurs d’urine sur les quais et dans les ascenseurs, de la présence de mendiants, du démarrage très brusque des rames qui fait tomber à la renverse les passagers (notamment les personnes âgées), des composteurs de billets qui n’impriment pas ou qui ne fonctionnent pas et du manque de courtoisie des contrôleurs qui n’ont, contrairement aux autres villes de France, aucun badge ou signe distinctif de leur compagnie de transport sur leur uniforme, et qui, lors des contrôles, ne se présentent pas oralement et tendent sans dire un mot leur appareil.