Le réalisateur français est de retour à Deauville après son passage l'an dernier. Il présente son nouveau film, "Wrong cops" avec Eric Judor
Après "Wrong" l'an dernier, voilà "Wrong cops". Quentin Dupieux revient à Deauville cette année. Un réalisateur français en territoire "américain". "On se sent un peu comme des imposteurs car on n'est pas américains, on l'a déjà vécu l'an dernier". Avec cette comédie sur une brigade de police californienne, Quentin Dupieux signe son troisième film "tourné aux USA et financé par des frrançais", comme le souligne le producteur Grégory Bernard. "Notre objetcif c'est d'être reconnu comme du cinéma américain indépendant. Nous sommes reconnaissant au festival de nous avoir sélectionnés".
Dans la salle de conférence de presse ce dimanche matin, peu de gens ont vu le film. La projection n'est programmée qu'en fin d'après-midi. Pas de quoi perturber l'équipe du film qui assure le spectacle: le comédien américain Mark Burnham débarque en uniforme de police et les vannes fusent entre Eric Judor (du duo Eric et Ramzy) et son metteur en scène qui collaborent pour la troisième fois. "Il voulait faire des films avec des pneus. Je lui ai dit: fais le et reviens", raconte le comédien. "Avant il était cher, mais là il devient abordable", réplique le réalisateur à son sujet, "les comédiens ajoutent quelque chose...quand ils sont bons."
Nouveau membre de la bande, l'Américain Mark Burnham n'a visiblement pas eu trop de mal à s'adapter aux méthodes françaises: "C'est une autre façon de travailler qu'à Los Angeles. C'est plus facile, plus rapide, plus libre, plus simple et ça se traduit dans le film". Autre nouveau venu dans l'équipe, le chanteur Marilyn Manson, qui apparaît dans le film sans son maquillage. " C'est lui qui m'a contacté", raconte Quentin Dupieux, "c'est un fan absolu de Rubber, il l'a montré à tous ses amis. Il voulait travailler avec moi. C'est un personnage génial, même si sa musique m'échappe. J'ai écrit un rôle pour lui."
L'univers de Quentin Dupieux, où l'humour absurde est roi, n'appartient qu'à lui. Et lui même peine à le définir. "Mes idées sont un magma de plein de choses. C'est très prétentieux et limité de ne s'inspirer que des belles choses. Même quand je regarde un navet absolu avec Clovis Cornillac, j'en retiens quelque chose. Tout m'influence, même les trucs mauvais. J'aime autant, voire plus, les gros navets que les chefs d'oeuvre". Eric Judor approuve: "C'est pour ça que je joue dans ses films."
Dans la salle de conférence de presse quelqu'un tente un parallèle entre "Wrong cops" et "Police academy". Quentin Dupieux corrige : "Police Academy est un pastiche. Notre film n'est pas un pastiche de film policier". Mark Burnham ajoute: "Nous sommes les flics que la Police Academy rêverait d'être !". Plus sérieusement, le metteur en scène résume son film, et plus largement son cinéma, de la manière suivante: "C'est un regard léger sur les misères de nos sociétés, un regard attendri et méprisant sur l'être humain. Je ne parle absolument pas de l'Amérique."
