En début d'après-midi, Bouygues, et deux autres sociétés du BTP devaient comparaître devant le tribunal correctionnel de Cherbourg
Le procès est renvoyé à la demande du quatrième prévenu, un grutier. Ce dernier, un intérimaire de 36 ans au moment des faits et qui était sous l'emprise du cannabis lorsque l'accident s'est produit, a demandé un délai supplémentaire pour préparer sa défense.
Le 24 janvier 2011, un soudeur de 37 ans, lui aussi intérimaire et père de famille, avait fait une chute mortelle de 18 mètres, la passerelle sur laquelle il se trouvait ayant été heurtée par le chargement d'une grue. Il y avait alors une vingtaine de grues sur le chantier.Bouygues est poursuivi "en sa qualité de responsable de la coordination de sécurité et attributaire du lot génie civil" du chantier, selon Eric Bouillard, procureur de la République de Cherbourg.
Euridis-Normetal, l'entreprise pour laquelle le grutier travaillait via une société d'intérim, et la société Tissot, qui a mis à disposition la passerelle, sont aussi poursuivies.
En 2011, le chantier de l'EPR, dont l'entreprise EDF est maître d'oeuvre, employait 3.400 personnes et avait connu trois accidents mortels du travail, dont un accident de la route d'un ouvrier qui rentrait chez lui. Ce chantier faisait figure de vitrine commerciale pour la construction d'un des premiers EPR au monde.
Le chantier de l'EPR, retardé par plusieurs problèmes techniques, accuse un retard de quatre ans et EDF annonce une mise en service en 2016. L'entreprise évalue à 8,5 milliards d'euros le coût de cet EPR, presque trois fois plus que le budget initial.
Reportage de Stéphanie Potay et Sylvain Rouil
Intervenant:
- Françoise Tréhel-Lejuez, avocate partie civile