Les Constructions mécaniques de Normandie (CMN) ont mis à l'eau ce mardi à Cherbourg les deux thoniers. Ces bateaux font partie des 30 navires commandés par le Mozambique en septembre dernier.
C'est une commande de tous les records, de par son montant, 200 millions d'euros, mais également de par sa rapidité d'exécution. Les Constructions mécaniques de Normandie (CMN) ont mis à l'eau mardi à Cherbourg (Manche) deux des 30 bateaux commandés par le Mozambique en septembre dernier. "Cinq mois et deux semaines pour le construire, c'est un temps record en sachant que pour des bateaux de ce type-là (palangrier de 23,50 m de long ) c'est à peu près neuf mois", a affirmé Antony Léger, responsable de production aux CMN.
Les sept autres bateaux de pêche de la commande du Mozambique fabriqués à Cherbourg seront mis à l'eau "dans les mois qui viennent", a précisé le patron de l'entreprise, Pierre Balmer. Six patrouilleurs doivent en outre être assemblés à Cherbourg à partir de cet été, dont trois à partir de pièces fabriquées par H2X dans le sud de la France. Les trois autres patrouilleurs sont fabriqués entièrement à Cherbourg.
Sur les 30 bateaux, 14 sont fabriqués en France et 16 sont sous-traités en Roumanie. Ceux de Roumanie n'ont pas encore été mis à l'eau, selon Pierre Balmer. Les bateaux ne seront pas livrés avant 2015.
Cette commande de 200 millions d'euros avait été annoncée en grande pompe le 5 septembre. Trois ministres français avaient fait le déplacement. Puis le président de la République François Hollande était venu le 30 septembre assister à la première découpe.
Le marché, qui représente plus de deux ans de plan de charge pour les CMN, était en effet une bouffée d'oxygène pour les salariés de ce chantier naval, alors en chômage technique depuis plusieurs mois. "C'est le triomphe du made in Cherbourg et donc du made in France", avait déclaré le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg le 5 septembre.
Quelques temps plus tard les syndicats avaient dénoncé le fait que les bateaux n'étaient pas tous construits en France. La direction avait répondu que c'était la seule façon d'être compétitif, le coût de revient étant moitié moins élevé en Roumanie.
Reportage de Sylvain Rouil et Claude Leloche
Intervenants:
- Anthony Léger, responsable de production aux CMN
- Erick Fougeray, responsable du contrat Mozambique
- Pierre Balmer, PDG des CMN