Onze militants ont été interpellés vendredi dernier à la veille d'une manifestation à Nantes. La garde à vue a permis, selon le procureur, de mettre en évidence la participation de six d'entre eux dans la destruction du portique de Pontorson le 28 décembre dernier.
Onze militants bretons comparaissent ce mardi devant le tribunal correctionnel de Rennes pour "association de malfaiteurs" et "destruction" d'un portique écotaxe. Huit d'entre eux ont été écroués dans l'attente de leur comparution.
La comparution n'étant pas "immédiatement possible", les militants ont été présentés devant le juge des libertés et de la détention qui, conformément aux réquisitions du parquet, en a placé trois sous contrôle judiciaire et huit "sous mandat de dépôt jusqu'à leur comparution", a indiqué le procureur de la République de Rennes, Thierry Pocquet du Haut-Jussé, dans un communiqué.
Les onze hommes sont poursuivis pour "association de malfaiteurs" en vue de la "dégradation ou de la destruction par des moyens dangereux pour les personnes de biens d'utilité publique, et violences avec armes en bande organisée". Six d'entre eux sont également poursuivis pour la destruction, le 28 décembre dernier, du portique écotaxe de Pontorson (Manche), comme "acteurs" pour deux d'entre eux et "complices" pour les quatre autres.
"La dégradation du portique de Pontorson a particulièrement pu être mise en évidence dans le délai de la garde à vue", a souligné le procureur. Selon lui, les suspects "projetaient de détruire des biens publics en profitant de manifestations" et les interpellations sont intervenues "alors qu'ils se préparaient
à commettre à nouveau de tels actes".
Effectuées vendredi, à la veille d'une manifestation à Nantes pour réclamer la "réunification" de la Bretagne, ces interpellations avaient eu lieu en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes d'Armor et le Morbihan, dans le cadre d'une enquête préliminaire sous la responsabilité de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes.
Les militants seraient proches du mouvement des Bonnets Rouges. Certains sont membres du comité des Bonnets rouges de Dinan (Côtes d'Armor). Au moins l'un d'entre eux ferait partie du mouvement Adsav, un parti indépendantiste d'extrême droite, selon une source proche du dossier.
Deux portiques écotaxe ont été incendiés dans les Deux-Sèvres et à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) dans l'Ouest la semaine dernière et quatre tentatives de destruction ont été constatées dans la région Centre. Au total, plus d'une douzaine de portiques ont été endommagés ou rendus inopérants dans l'Ouest ces derniers mois.