Depuis plus de six mois, les riverains qui s'opposent à l'ouverture d'un centre d'enfouissement de déchets occupent l'entrée du site, de jour comme de nuit. Au fil des semaines, c'est un véritable petit village qui s'est constitué. La porte y est toujours ouverte.
Ils ont spontanément fait bloc dans la journée du 24 octobre 2013 afin d'empêcher les camions de venir déverser leurs déchets dans le centre d'enfouissement que la société GDE venait d'ouvrir. Puis très vite, les riverains opposés à cette décharge, les militants écologistes, des élus des communes environnantes, des professionnels du cheval se sont organisés pour maintenir une veille permanente.
Depuis 200 jours, ils ne sont jamais moins de 20 personnes sur le site, 24 heures sur 24, prêt à donner l'alerte, à rameuter du monde en cas d'intervention des forces de l'ordre. Ils mangent là. Ils dorment là. Ils tuent le temps. Ils vaquent aux tâches ménagères. A l'aube, l'équipe du matin relève ceux qui ont passé la nuit sur place. Pour améliorer l'ordinaire, un camion a été aménagé en chambre. Une remorque sert pour la cuisine. Des toiles de tente ont été dressées. Il y a des tables, des chaises, des canapés, des porte-manteaux, un barbecue, et un terrain de boule (pour les jours où il ne pleut pas...)
En parallèle, le collectif Nonant Décharge a engagé une guérilla juridique pour tenter de faire reculer la société GDE qui avait pourtant obtenu les autorisations de l'Etat afin d'ouvrir ce centre d'enfouissement. D'ailleurs, d'ici la mi-juin, le tribunal de grande instance d'Argentan et par la cour d'appel de Caen doivent rendre une série de jugements sans doute déterminants. Les avocats des deux parties n'en auront sans doute pas fini de ferrailler pour autant. Qu'importe, à Nonant-le-Pin, les opposants à la décharge sont organisés pour durer.
A Nonant-le-Pin, le reportage de Jérôme Ragueneau et Carole Lefrançois :