JEM 2014 : Anne-Frédérique Royon, une cavalière fougueuse en lice dans le para-dressage

Anne-Frédérique Royon fait partie de l'équipe de France de para-dressage. Elle participait ce lundi à la première phase de l'épreuve aux JEM sur sa jument J'adore. Cette femme de 36 ans originaire de la Loire, au caractère bien trempé, nous a accordé un moment pour évoquer sa passion.

A l'issue de son épreuve elle regrette un peu, dit qu'elle en a gardé sous le coude, peut-être trop. Anne-Frédérique Royon n'est pas femme à jouer la sécurité, pas plus en choisissant sa jument, au caractère fougueux, qu'en se lançant dans la carrière devant les juges. Mercredi c'est sûr, elle ira plus loin.


Ce qui unit tous ces compétiteurs réunis à Caen, c'est la ténacité et la passion, celle qui anime tous ceux qui ont trouvé leur univers secret, leur jardin particulier, et notre cavalière n'échappe pas à la règle.

Quand je serai grande...

Dès l'âge de trois ans, quand elle se rend chez son oncle qui possède deux chevaux, elle n'attend qu'une chose, qu'il sorte la selle et la fasse monter.

Une obsession, et un rêve qui aurait pu être inaccessible pour une enfant née dans un milieu très modeste. Mais qu'à cela ne tienne. Toute ses économies, son argent de poche passe dans des stages, des cours qu'elle prend pendant les vacances scolaires, en équitation loisirs. Elle propose aussi de faire des corvées dans le centre, du nettoyage de boxes, pour pouvoir monter. 

Une parenthèse, et un accident

Anne-Frédérique Royon doit toutefois mettre sa passion entre parenthèses pour quelques années, complètement absorbée par des études à Lyon qui la mèneront jusqu'à une agrégation de philosophie. Mais que fait-elle lorsqu'elle décroche son premier emploi d'enseignante ? Elle achète son premier cheval, Little Luck.

Nous somme en novembre 2003. Deux mois plus tard, la jeune femme est en voiture avec des amis. Une plaque d'hydrocarbure, l'accident, l'hôpital. Le diagnostic est terrible, Anne-Frédérique est tétraplégique. Elle parvient tant bien que mal à admettre qu'elle ne pourra plus faire de nombreuses choses, sauf l'équitation. Impensable.


Un remède, l'équitation

C'est ce qui la guide dans sa rééducation. Une kinésithérapeute lui promet que si elle parvient à bouger ses épaules, elle l'enverra dans un centre d'équithérapie.  Le défi est relevé quelques temps plus tard.

Les premiers moments sur un cheval sont déstabilisants, il faut retrouver l'équilibre, se faire aider, s'habituer, trouver de nouveaux repères. La cavalière s'accroche. Elle construit petit à petit une nouvelle vie, reprend l'équitation. Un premier stage dans le milieu du dressage ne la convainc pas, l'univers lui semble hautain, à part.

La compétition, une nouvelle vie

Elle y revient, parce que le travail chez soi, en solo, manque de challenge, de marge de progression, et une rencontre la convainc définitivement. Marc-André Morain, instructeur au Cadre Noir, travaille avec elle, et ne la traite pas de façon précautionneuse, comme on le fait souvent avec les non valides. C'est exactement ce qu'elle attend, ce qui la révèle, et la rassure.

Aujourd'hui, Anne-Frédérique Royon, bien dans son fauteuil comme sur sa monture, semble comblée, pleine de projets. Enseignante dans le civil, elle prend le temps de répondre aux sollicitations de jeunes qui voudraient suivre son exemple, qui on besoin de conseils, de renseignements techniques, tout ce qu'elle aurait aimé savoir après son accident. En rêve, en ligne de mire, la sportive voit Rio, les jeux olympiques de 2016.


Voir aussi, en vidéo, le dossier de la rédaction de France 3 Basse-Normandie sur le paradressage
Reportage de Pierre-Marie Puaud et Guillaume Le Gouic (ITW : Samuel Catel, équipe de France de para-dressage ; Eric Estrier, président de Handi Equi Compet et Annick Dauban, entraîneur)






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