JEM 2014 Les difficultés d'un parcours, obstacles, couleurs et tracés : explications

En concours de Saut d'obstacles, pour un profane, les épreuves se suivent et se ressemblent beaucoup. Pourquoi cet obstacle est placé à cet endroit ? Quelles sont les couleurs utilisées ? Les enchaînements sont-ils neutres ? Explications avec Yann Quévert.

Après l’épreuve de vitesse d’hier - également connue sous le nom de Chasse - et jusqu’à jeudi soir, les couples vont s’affronter pour le titre mondial par équipe. Comme dans les autres disciplines, les chefs d’équipe ont choisi l’ordre de passage de leurs compétiteurs. Choix stratégique, tactique, en gardant le plus souvent les meilleurs couples pour la fin. Mais pour appréhender avec exactitude l’excellence des compétiteurs et des prestations, quelques repères peuvent aider. Tour d'horizon avec Yann Quévert, notre expert pour la semaine en CSO.

Hauts et larges, les obstacles

Les cotes des obstacles tout d’abord. Si l’épreuve de vitesse est une entrée en matière dans la semaine et qu’elle permet à toutes les nations de participer, même les moins aguerries, à partir d’aujourd’hui on entre dans les choses plus sérieuses. Et jusqu’à dimanche, les hauteurs, les largeurs ont des raisons de donner le vertige. « Imaginez-vous lancé au galop sur une moyenne de 20 à 25 km/h et devoir sauter de 1,50m (encore aujourd'hui) jusqu’à 1,65m) ! », souligne Yann Quévert. « Et la hauteur n’est pas seule en jeu. D’abord sur certains obstacles, le cheval est amené à en sauter d'aussi larges que hauts. Et puis le CSO, c’est aussi parfois du saut en longueur avec les rivières qui font presque 4 mètres de large et qui nécessitent une couverture plus large pour être certain de ne pas "marcher dans l'eau" et être ainsi pénalisé.»
Un juge, vous le verrez si ce n'est pas déjà fait, est présent pour vérifier et lever un petit drapeau rouge, le cas échéant.


Petit lexique

Pour mieux vous repérer, voici un petit lexique des principaux obstacles rencontrés en CSO, avec leurs définitions.

  • 'Droit'

    Obstacle également nommé "vertical". Comme son nom l’indique, il s'agit d'un obstacle qui s’élève sur un unique plan vertical.

  • Un "mur "

    Il est constitué de morceaux empilés représentant des briques le plus souvent ou des pierres. Il est opaque et les chevaux ne peuvent voir derrière. Lors de la première épreuve mardi, le mur évoquait les falaises d’Etretat et il a posé des problèmes à de nombreux couples. 

  • L’oxer

    Obstacle sur deux plans, en hauteur et en largeur. Le plan horizontal est parfois plus grand que le vertical. On dit d’ailleurs dans le jargon que "le cheval est amené à couvrir l'obstacle. Il s’agit bien pour le cheval de s’étirer pour ne pas faire de faute."
    Les oxers peuvent avoir plusieurs formes. En croisillon, au carré, en éventail, polonais (les barres sont en oblique) ou montant (le second plan est largement plus haut que le second).


L’oxer montant peut faire partie de ce que l’on appelle "obstacle de volée". Il est alors constitué de plusieurs plans de différentes hauteurs. De la plus basse à la plus haute. Une Spa est ainsi construite de 3 ou 4 hauteurs progressives (l’angle est le plus souvent de 40°). « On dit que l’on saute dans la foulée. Un saut considéré comme plus facile car demandant moins de technique ». La Spa a été proposée en compétition pour la première fois dans la ville éponyme, en Belgique.
Il y a aussi toutes les déclinaisons possibles des obstacles déjà décrits, mais également d’autres éléments plus rarement utilisés avec de jolis sobriquets : Croix de Saint André par exemple (croisillon sur un plan horizontal qui, selon l’endroit où il est sauté, peut être un vertical, au centre, ou oxer plus l’on s’écarte vers l’extérieur.)
 

Couleurs et apparences

Mais les difficultés rencontrées ne se résument pas sur un parcours aux seuls obstacles. Le tracé, la distance totale mais également celle qui sépare chaque obstacle, et l'enchaînement du type d’obstacle peut rendre plus technique, plus complexe le parcours. Et le chef de piste, Frédéric Cottier, ancien international français, propose chaque jour des parcours différents où les difficultés s'accumulent.

"Les couleurs et l'apparence des obstacles jouent énormément aussi. Aujourd'hui on créé des obstacles "creux", avec peu de barres. Cela n'incite pas le respect du cheval, qui pourra avoir un petit pied qui traîne. Bref, cela suscite plus de fautes. Mais les couleurs également sont importantes. Un obstacle en bois neutre, pourra envoyer comme signal que son aspect naturel lui confère une solidité... illusoire. Et puis enfin la forme des barres elle-mêmes. Il y a celles qui sont rondes dans des fiches (supports) arrondies et des palanques, qui sont retenues par des fiches plates."

 

Un parcours étudié du début à la fin

"Tout est pensé sur un parcours. Un bon tracé commence par au moins deux obstacles qui ne posent pas trop de problèmes. Assez aérés.
Ici mercredi, le numéro 3 avec un bidet était déjà un souci potentiel avec un bidet en dessous (de l'eau) et des barres couleur bois."

Le triple avec des barres blanches qui se voient moins bien, donc susceptibles d'être moins respectées est également un passage technique qui engendrera beaucoup de fautes.

Et puis autre difficulté particulière du parcours, la ligne courbe Rivière, Mur, Oxer.
"Il y a un contrat de foulées (un nombre prévu de foulées compte tenu de la distance). Le contrat de foulée peut varier en fonction de l'amplitude du cheval et du profil de l'obstacle." On l'a vu sur cette ligne particulière. "Après la rivière, il est nécessaire de "reprendre", (re-comprimer le ressort que peut être un cheval) sur aborder le mur et réaliser un saut plus haut que large. Mais nombre d'entre eux ont gardé cette allure, sans la qualité de galop nécessaire pour passer un oxer, exigeant sur la couverture d'une grande largeur. Un cheval c'est un peu comme le chien d'un pistolet. Pour une poussée suffisante, il doit être armé."
Et c'est ainsi que cet oxer, en phase de qualification par équipe mercredi, certains chevaux ne parvenaient pas à couvrir la largeur. "Ils sont "à bout de jarret"


Illustration de tout cela en revoyant le parcours de Patrice Delaveau, lors de l'épreuve de vitesse de mardi 2 septembre.

 

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