Après une année de transition, la réforme des rythmes scolaires s'applique désormais à toute les communes, comme Dozulé, dans le Calvados, qui s'était laissé un an avant de faire le grand saut. Dans le Cotentin, Valognes entame sa seconde année et tire un premier bilan.
C'est une nouveauté de la rentrée sans en être tout à fait une. La réforme des rythmes scolaires, le rétablissement d'une cinquième matinée de cours dans les écoles, a été lancée l'an dernier. Mais jusqu'à présent, seulement 20% des communes l'appliquaient. Beaucoup ont préfér se donner du temps pour préparer cette "révolution". C'est le cas de Dozulé, dans le Calvados. Cette commune a fait le choix de profiter de l'aménagement proposé par le décret Hamon qui permet de concentrer toutes les activités péri-scolaires sur une demi-journée. Pour les élèves de Dozulé, les cours s'arrêtent le jeudi midi. L'association UFCV leur propose ensuite plusieurs activités comme du dessin, de l'équitation ou de l'initiation musicale.
Le personnel communal a également été mobilisé. En maternelle, les Atsem (Agents Territoriaux Spécialisés des écoles Maternelles qui aident les maîtres et maîtresses), ont passé le BAFA (brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur). Une vingtaine de contrats de quelques heures ont été signés, l'équivalent de trois emplois à plein temps. "C'est un sacré effort financier pour la commune", explique Sophie Gaugain, maire de Dozulé, "C'est 150 000 euros pour 450 enfants, ça fait plus de 300 euros par enfant, c'est un poids budgétaire qu'on avait pas forcément envisagé".
Reportage de Rémi Mauger et Franck Bodereau
Intervenants:
- Jean-Louis Boulanger, chargé de l'éducation Copadoz (communauté de communes)
- Sophie Gaugain, maire de Dozulé (14)
A Valognes, après un an d'expérimentation, le système est désormais rodé. Le nombre d'activités proposées tend à se développer. La réforme est appliquée à la lettre: pas de cumul sur une demi-journée mais un allégement du planning quotidien des enfants. Si Valognes fait figure de bonne élève dans ce domaine, la question du coût de cette réforme reste là aussi un sujet sensible. "C'est un paradoxe que de nous demander toujours plus d'activités, pour nous les collectivités et dans le même temps d'alléger les charges et les masses salariales", pointe Jacques Coquelin, le maire de la ville. Sans compte que l'aide de l'Etat, 100 euros par élève, accordée pour amorcer la réforme, s'arrêtera en fin d'année.
Reportage de Stéphanie Potay et Sylvain Rouil
Intervenant:
- Jacques Coquelin, maire de Valognes