L'existence du seul élevage d'agneaux de pré salés AOP dans la partie normande de la baie est menacée. L'association écologiste Manche Nature conteste le permis de construire de la bergerie située à 220 mètres du littoral.
Le Conseil d'Etat est désormais leur dernier recours. Anaëlle Marie et François Cerbonney, bergers installés à Genêts, en Baie du Mont-Saint-Michel, vont peut-être devoir détruire leur bergerie. Manche Nature conteste le permis de construire du bâtiment et a déjà obtenu gain de cause auprès de la justice à deux reprises. L'association écologiste reproche au bâtiment de ne pas respecter "la continuité de l'urbanisme local" et de porter atteinte à l'environnement.
Située à 200 mètres du littoral, la bergerie est pourtant invisible de la Baie. Cette proximité est nécessaire selon ces bergers qui élèvent des agneaux de prés-salés AOP (Appellation d'Origine Contrôlée). "Les décrets d'AOC et d'AOP disent que les bergeries doivent être dans la zone géographique de l'aire d'AOP", plaide François Cerbonney. Pour bénéficier de cette appellation, les agenaux doivent paître dans les herbus du Mont-Saint-Michel. Les éleveurs ont besoin d'héberger leur troupeau, notamment lors des périodes de naissance et de tonte. La bergerie actuelle peut abriter entre 500 et 1200 animaux l'hiver.
Récemment, le rapporteur du Conseil d'Etat a préconisé à l'institution de rejeter la demande des éleveurs. Une pétition sur internet a été lancée pour soutenir les bergers: 696 signatures ont été collectées jusqu'à présent.
Reportage de Pauline Latrouitte et Joël Hamard
Intervenants:
- Anaëlle Marie, bergère
- Marcel Jaquot, secrétaire de l'association Manche Nature
- François Cerbonney, berger