Laurence Dumont, Stéphane Travert et Yves Goasdoué font partie des152 députés socialistes qui ont écrit à Manuel Valls pour réclamer cette mesure.
Pour ces élus, "l'application de l'écotaxe puis du péage de transit poids lourds ayant été abandonnée, il est temps d'agir en procédant au rachat des contrats de concessions autoroutières passés en 2006 avec les six sociétés historiques".
Dans ce un courrier publié sur le site du quotidien Les Echos. Il s'agirait, pour ces élus, "d'un puissant acte de gauche, dont votre gouvernement pourrait être crédité".
Parmi les signataires, Laurence Dumont, députée PS du Calvados, Stéphane Travert, député PS de la Manche, et Yves Goasdoué, député (apparenté PS) de l'Orne.
Selon ces élus, cette mesure donnerait au gouvernement de réels moyens de négocier, dans de meilleures conditions, de nouveaux contrats de délégations à des sociétés privées, qui pourraient d'ailleurs fort bien être les actuels concessionnaires. Il s'agirait, dans leur esprit, d'une mesure d'intérêt général.
Le rachat ne peut toutefois se faire qu'au premier janvier de chaque année, moyennant un préavis d'un an. Un rachat acté avant le 31 décembre 2014 permettrait de travailler tout au long de l'année 2015 à la mise en oeuvre d'une autre gestion du réseau.
Le contexte:
Les députés ont voté vendredi la suppression d'un avantage fiscal accordé aux sociétés d'autoroutes, l'absence de plafond pour déduire les charges financières, pour appuyer malgré lui le gouvernement engagé dans un bras de fer avec ces sociétés.
Le gouvernement négocie en ce moment avec les sociétés concessionnaires d'autoroute un plan qui prévoit une prolongation de la durée de leurs contrats, en échange de 3 milliards d'euros d'investissement.
Ces sociétés sont très critiquées, notamment depuis qu'un rapport de l'Autorité de la concurrence a relevé il y a deux mois une rentabilité de 20% ou plus, sur fond de prix des péages augmentant plus vite que l'inflation depuis la privatisation.