Au menu pour ce réveillon de Noël, canard à l’orange, blanquette de veau au cidre et bavarois de potimarrons. Et aux fourneaux, une jeune femme de 30 ans qui, après un parcours brillant à Sciences Po, a décidé de se lancer dans la cuisine à domicile.
C’est une cuisinière d’un genre nouveau. Fantine manie aussi bien les ustensiles que la parole, elle laisse mijoter ses bons petits plats comme elle fait infuser ses idées.
Car des idées, à 30 ans, la jeune femme en a beaucoup. Fantine est une militante de la cuisine.
Après des études à Sciences Po à Lyon et après avoir travaillé dans différentes associations et institutions, elle s’est rendu compte que pour faire bouger les choses il fallait mettre la main à la pâte.
« J’étais en Sciences Politiques où on nous apprend à avoir une capacité d’analyse, une démarche globale. La cuisine aujourd’hui c’est un moyen de valoriser les produits locaux, d’avoir un support d’échanges sur les questions d’agriculture, d’installations des jeunes agriculteurs, d’encouragement d’une économie locale »
85% de produits bio
Ni une ni deux, après Sciences Po, Fantine passe un CAP, s’installe dans le Perche et, par conviction, se reconverti dans la cuisine chez les particuliers, à la demande.Elle va chercher ses produits directement chez les agriculteurs la veille ou le matin même. 85% de ses produits sont issus de l’agriculture biologique.
Cette militante récupère même tous les déchets de sa cuisine pour faire du compost et travaille dans un rayon pas trop éloigné de chez elle. Aujourd’hui, elle a suscité des émules et aimerait créer un lieu d’échange pour distiller ses idées.
Le reportage de Damien Migniau et Nicolas Corbard: