C'est l'une des professions visées par le projet de loi "Macron". L'exercice du métier de guide pourrait être assoupli et ouvert à la concurrence. Les guides-conférenciers se mobilisent: ils craignent une dérèglementation de leur métier et la perte de nombreux emplois.
Plutôt que de pénaliser le public, les guides-conférenciers du Mont-Saint-Michel ont décidé de le rallier à leurs causes en proposant ce week-end des visites gratuites. A l'instar des chauffeurs de taxi ou des huissiers, ils sont eux aussi visés par le projet de loi Macron, l'ouverture des professions réglementées voulue par le ministre de l'économie.
Depuis 2011, l'exercice du métier de guide-conférencier est soumis à l'obtention d'une carte professionnelle. Celle-ci est délivrée aux titulaires de la licence professionnelle de guide-conférencier et d’un diplôme national de master. "C'est une formation qui va durer trois-quatre ans, c'est le résultat d'études et d'un savoir-faire", plaide Yann Rio, président de l'association des guides- conférenciers. Le projet de loi défendu par le ministre de l'économie entend remplacer cette carte professionnelle par une simple inscription à un registre national, un registre qui serait ouvert aux Européens et extra-Européens et dont les critères ne sont pas définis.
Chez les guides-conférenciers, la résistance s'organise: 400 d'entre eux ont manifesté le 17 décembre dernier sur la place du Palais-Royal à Paris, un collectif "Sauvons la profession des Guides Interprètes et Conférenciers" s'est formé ainsi qu'une page Facebook "Touche pas à mon guide : Voyage en Absurdie". Ils dénoncent une dévalorisation de leur métier et craignent la perte de nombreux emplois dans un secteur soumis à la précarité.
Reportage de Catherine Berra et Gildas Marie
Intervenant:
- Yann Rio, président de l'association des guides-conférenciers