Areva négocie un contrat de retraitement de combustibles irradiés avec Taïwan

Selon nos confrères de l'Agence France Presse, Areva serait en négociation avec Taiwan pour retraiter des combustibles irradiés. C'est Didier Anger, ancien eurodéputé des verts qui l'a confié à l'agence, affirmant avoir plusieurs sources.

Areva "est en négociation" pour retraiter en France des combustibles irradiés dans des centrales nucléaires de Taïwan, a affirmé mardi à l'AFP l'ancien eurodéputé Verts Didier Anger, assurant avoir "plusieurs sources". Le militant, qui préside l'association antinucléaire Crilan, a dénoncé dans un
communiqué un risque de prolifération nucléaire si le projet aboutit.


La direction ne confirme pas

Interrogé par l'AFP, Philippe Launay, délégué syndical FO de l'usine de retraitement d'Areva, à Beaumont-Hague (Manche), a indiqué que la direction avait déjà évoqué devant les syndicats des négociations avec Taïwan, et avec la Belgique, à plusieurs reprises ces dernières années. "Mais de là à ce que ça soit signé, c'est autre chose. On ne sait pas où ils en sont", a-t-il dit. "Les industriels (Areva et Taipower) sont certainement d'accord pour travailler
ensemble mais c'est très politique" comme contrat,
a ajouté Arnaud Baudry, de la CFDTLa direction de l'usine de son côté "ne souhaite pas faire de commentaire sur ce sujet des prospects étrangers". 


La délicate question du plutonium

Selon Didier Anger, la mise en place de cet accord connaît "des lenteurs" car il pose la délicate question du sort du plutonium extrait des combustibles retraités. Les Etats-Unis, qui fournissent le combustible nucléaire des centrales taïwanaises, "sont en mesure de bloquer le contrat", pense M. Anger. "Que Taïwan se procure ce plutonium ne va pas faire plaisir à ses voisins et plus particulièrement à la Chine", ajoute le militant.Les antinucléaires assurent que le plutonium extrait des combustibles irradiés lors du retraitement peut être utilisé pour fabriquer des bombes. Areva répond que le plutonium extrait du combustible des centrales n'est pas de qualité militaire. 


L'usine de Beaumont-Hague en sous régime

L'usine de Beaumont-Hague fonctionne en sous régime depuis qu'elle a perdu la plupart de ses contrats à l'étranger et n'a quasiment plus que les combustibles EDF à retraiter. Il s'agit d'une des deux seules usines de retraitement au monde. L'autre, située à Sellafield en Angleterre, traite des volumes bien moindres. Les trois centrales nucléaires taïwanaises fournissent 20% de l'électricité consommée dans l'île. Le chantier d'une quatrième centrale a été arrêté sur cette île exposée aux tremblements de terre.
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