En un an, le prix du lait a chuté de 20%. Pour les producteurs, cette baisse incombe en partie aux laiteries qui ont baissé le prix de collecte. Elles n'ont pas respecté leurs engagements. Ils ne comptent pas se laisser faire.
Ce dimanche, les propos du commissaire européen à l'agriculture ont fait bondir les éleveurs français. Selon Phil Hogan, il n'y aurait "aucun problème" sur le prix du lait. Un point de vue que sont loins de partager les producteurs laitiers. En un an, les prix ont chuté de près de 20%: 398 euros pour 1000 litres en janvier 2014 contre 308 euros en janvier 2015. Ce discours passe donc mal et ce d'autant plus que la fin des quotas laitiers, mis en place en 1984 pour gérer les excédents de production, disparaîtront dans un mois. Chaque Etat-membre sera libre de produire comme il l'entend. Avec les risques de saturation du marché et les tensions sur les prix que cela peut engendrer.
En France, les éleveurs et les transformateurs ont mis en place depuis 2010 un système de contractualisation pour préparer cette libéralisation. Mais ce système semble montrer des défaillances. Les producteurs laitiers dénoncent plusieurs accrocs aux contrats noués avec les industriels. Les laiteries ont baissé le prix de collecte de 10 à 15 centimes par litre, un sérieux manque à gagner pour les éleveurs. Ces derniers ne comptent pas se laisser faire: plusieurs actions sont envisagées. Si la voie de la médiation n'aboutit pas, ils envisagent de se tourner vers les tribunaux.
Reportage de Rémi Mauger et Franck Bodereau
Intervenants:
- David Leclerc, producteur laitier
- Jean-Hugues Lorault, Jeunes Agriculteurs Manche
- Ludovic Blain, FDSEA Manche