Le 26 février, une table ronde avait permis de renouer le dialogue, d'entamer une discussion sereine du dossier.
Une démarche qui a pesé favorablement, hier vendredi, sur la décision du Tribunal de Commerce de Coutances de reporter l'examen des offres de reprise, et d'éviter ainsi la liquidation judiciaire.
L'abattoir de Sainte-Cécile, dans la Manche est, rappelons-le, le seul abattoir porcin dans les 5 départements normands. S'il avait été liquidé hier, c'est toute une filière régionale qui aurait été mise en danger. Chaque jour, à Sainte-Cécile, 13500 porcs sont abattus, un chiffre qui en dit long sur l'importance économique de la filière porcine régionale.
Retour sur la journée du 26 février, avec la réunion au Ministère de l'Agriculture, qui a permis de relancer un dossier compromis:
Le reportage de Catherine Berra et Gildas Marie
Intervenants:
François Dufour, vice-président Conseil régional Basse-Normandie
Johnny Poisnel, délégué syndical CFDT
Laurent René, Secrétaire départemental CFDT Manche
L'examen des offres de reprise renvoyé au 19 mars
Elise Brand considère que ce renvoi est un message d'espoir. "La volonté de l'Etat de trouver un repreneur est là, celle des collectivités locales également". Elle a souligné que l'entreprise à l'origine de la "piste sérieuse" exigeait le "total anonymat".Aucun repreneur ne s'est manifesté durant l'audience, mais une piste sérieuse a été évoquée. Quand nous sommes entrés dans la salle d'audience, nous étions morts, nous en ressortons entre la vie et la mort, dans le coma, a résumé l'avocate des salariés
"Pour nous, représentants des salariés, c'est un soulagement: on a échappé à la liquidation. La piste sérieuse, on est obligé d'y croire. On va tout mettre en oeuvre avec la direction, Cap 50 (actionnaire principal et fournisseur d'AIM) pour qu'elle aboutisse", a déclaré Johnny Poisnel, délégué CFDT du site de Sainte-Cécile.
Les salariés de Sainte-Cécile ont voté hier soir la reprise du travail lundi, à 157 voix pour, 60 contre et 11 abstention, selon la CFE-CGC. Le site est bloqué depuis le 19 février.
Le reportage de Catherine Berra et Joël Hamard
Intervenants:
Elise Brand, avocate des salariés d'AIM
François Dufour, vice-président du Conseil régional de Basse-Normandie (EELV)
AIM, un enjeu vital pour des salariés, des producteurs et une région
Une offre avait été annoncée le 19 février par Declomesnil, une petite société de l'agglomération caennaise soutenue par Sofiproteol, poids lourd des huiles et protéines végétales (groupe Avril) présidé par le numéro un de la FNSEA, Xavier Beulin.Mais cette proposition de reprise qui prévoyait de conserver 118 des 350 à 375 emplois avait été retirée quatre jours plus tard.
Pour l'heure, seul l'abattoir d'Antrain, qui emploie 179 personnes en Ille-et-Vilaine, fait l'objet d'offres, l'une prévoyant la sauvegarde de 107 emplois, l'autre de 71. Cette offre s'explique principalement par le fait que l'abattoir breton traite des boeufs et des veaux, ce qui le rend plus "attractif" aux yeux des investisseurs.
AIM possède aussi des antennes à Dangy, Saint-Lô (Manche), Bernay (Eure) et Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), de 5 à 24 employés chacune, qui ne font l'objet d'aucune offre de reprise.
AIM est l'un des derniers abattoirs indépendants de la grande distribution en France. Créée en 1956 et rachetée en 2003 par Cap 50, l'entreprise est détenue à 64% par la coopérative et à 34% par le groupe d'aliments pour bétail JDIS. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 246,7 millions d'euros en 2013.