Alors qu’il doit être entendu en début de semaine par la commission de discipline de la LFP, le président du Stade Malherbe livre pour la première fois sa version des faits concernant le match controversé Caen-Nîmes. Entretien exclusif dans C Sports et sur notre site internet.
"C'est la première fois que je communique là-dessus et j'avais dit que j'attendrai le 17 mars pour communiquer". Depuis son interpellation le 18 novembre dernier, Jean-François Fortin ne s’est jamais publiquement exprimé sur le match Caen-Nîmes qui lui a valu une mise en examen pour corruption. Recevant une de nos équipes pour évoquer la situation des Maîtres laitiers du Cotentin, l’entreprise qu’il dirige, il a néanmoins accepté de sortir du cadre initialement établi et livré sa version des faits sur la rencontre controversée.
Le président du stade Malherbe de Caen, actuellement en retrait du club (il lui est interdit d’exercer), doit être auditionné en début de semaine par la commission de discipline de la LFP. Les traits sont tirés, une certaine fatigue se lit sur son visage mais à l’approche de cette échéance, l’homme affirme être plutôt confiant, avant d’ajouter, prudent, « enfin, j’ai aucune source d’information, ni rien du tout et j’attendrai comme tout le monde, bien évidemment. La seule chose que je sais, moi, c’est ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait ».
Le 5 mars dernier, nos confrères du quotidien sportif L’Equipe publiaient les conclusions de l’enquête menée par la commission de discipline de la ligue. Si le rapport tendait à accréditer la thèse d’un match arrangé, il semblait également disculper Jean-François Fortin : le soir du match, il aurait « appelé son entraîneur afin que le score soit au minimum de 3-0 ».
« Je voulais que ce match soit gagné 3-0 »
Devant notre équipe, le président du Stade Malherbe a confirmé vendredi dernier cette version. « La seule chose que j’ai retransmise, quand j’ai parlé au niveau du staff technique et au niveau des joueurs, la seule chose que j’ai demandée c’est que ce match soit gagné et j’allais même jusqu’à une précision : je voulais qu’il soit gagné au moins 3-0 »
Ce fameux match Caen-Nîmes fut l’an dernier un feuilleton à rebondissement. Initialement prévue le 14 mars, la rencontre n’avait pu avoir lieu, l’avion des Nîmois ayant été retardé puis dérouté. Les deux clubs avaient alors multiplié les recours devant diverses instances pour défendre leur point de vue respectif.
« Un match gagné sur tapis vert »
« Le premier match, le match qui devait se jouer, si on suit les règlements purs et durs du football, ce match était gagné par Caen sur tapis vert. Et lorsque vous gagnez un match sur tapis vert, vous le marquez sous la marque de 3-0 », explique Jean-François Fortin.
Le Stade Malherbe n’obtint pas gain de cause et le match dut être rejoué lors de la dernière journée de championnat. « Voilà pourquoi je dis à mon staff et mes joueurs : ce match je veux le gagner au moins 3-0. C’est le dernier match de la saison qu’on va faire à d’Ornano. Pour faire plaisir à tout le monde, je veux au moins cette victoire nette et franche », raconte le président du club bas-normand.
Devant les membres de la commission de discipline de la LFP, nul doute que Jean-François Fortin s’en tiendra à cette ligne de défense. « Toutes les auditions des joueurs, des entraîneurs, etc.., confirment que si j’ai tenu un propos c’est celui là. Mais de la même manière, soyons honnêtes, que je dise qu’il faut gagner 3-0 ou que je dise qu’il faut gagner 2-0, le match il se joue après ».
Propos recueillis par Stéphanie Lemaire et Carole Lefrançois. Interview intégrale ci-dessous