Les salariés et leur avocate étaient pessimistes avant l'audience, une intuition qui s'est confirmée à 14 heures. Les juges reportent leur décision au mardi 31 mars. Les employés des abattoirs ont exprimé leur exaspération avec force devant le tribunal de Coutances.
La décision est reportée au mardi 31 mars. C'est Elise Brand, l'avocate des employés d'AIM qui l'annonce à 14 heures. L'audience vient de s'achever. L'état veut se donner le temps de fournir l'argent nécessaire pour la reprise partielle d'AIM. Devant le tribunal de commerce, les salariés des abattoirs sont exaspérés. Ils ont attendus plusieures heures pour entendre cela: la déception est grande. Des barrières volent, on entend des cris et des pleurs.
"On se moque du monde"
"On se moque du monde", Elise Brand est furieuse. L'avocate n'en revient pas. Hier soir, à minuit et demie, les employés des abattoirs ont reçu un courrier de la Banque Publique d'Investissement. L'institution affirmait avoir été saisie en urgence et précisait que leur proposition allait être étudiée dans les plus brefs délais. Pour l'état, via la BPI, c'est une manière de dire au personnel des abattoirs que le prêt de 2,5 millions d'euros qu'ils réclament n'était toujours pas accordé. Les salariés avaient pourtant besoin de cet argent pour créer leur SCOP. Cela signifie aussi que le tour de table n'était pas constitué. Les contrats d'approvisionnement, le périmètre d'action de la société...Cela fait des semaines que le personnel de l'entreprise prépare sa proposition de reprise partielle sous forme de société coopérative.
Aujourd'hui ou jamais pour les salariés d'AIM
Ce matin, au beau milieu de l'audience, un représentant syndical est sorti de la salle d'audience. Les juges proposaient de repousser l'étude du dossier de trois jours. Pas question, ont répondu les salariés. "Si l'état ne nous aide pas aujourd'hui, il ne nous aidera jamais" ont-ils affirmé.
Direction la préfecture: dernier coup de pression sur l'état
Cet après-midi les salariés d'AIM ont décidé de se rendre à la préfecture de St-Lô pour maintenir la pression sur le gouvernement.
Pierre-Marie Puaud et Joel Hamard
Elise Brand: avocate des salariés