Le tribunal de commerce Coutances a accepté ce mardi le projet de SAS, société par action simplifiée, majoritairement détenue par les salariés du site de Sainte-Cécile dans la Manche: 206 emplois sont sauvés sur 357.
"A 17 heures, il sera marqué noir sur blanc qu'il y a 206 salariés d'AIM qui vont travailler", déclarait Elise Brand ce mardi à 14 heures à la sortie de l'audience devant les salariés. L'avocate semblait persuadée de l'issue positive de leur combat. A 17 heures, le tribunal de commerce de Coutances a confirmé cette heureuse prédiction: le projet de SAS, société par action simplifiée, majoritairement détenue par les salariés, est validé. Une décision qui justifie les trois mois de mobilisation.
Mais la victoire est amère: certes 206 personnes vont conserver leur travail sur le site de Sainte-Cécile mais 151 autres vont se retrouver au chômage. Sur l'ensemble des sites AIM, ce sont près de 300 personnes sur 600 qui vont être licenciées. "C'est une casse sociale très importante", souligne Me Elise Brand.
Si un combat s'achève ce mardi au tribunal de commerce de Coutances, un autre commence dés à présent pour les salariés: celui de l'avenir de l'entreprise dont ils ont désormais la charge. "On va les aider puisque la SEM (société d'économie mixte) est là", a déclaré François Dufour, Vice-Président (EELV) du Conseil Régional de Basse-Normandie et administrateur de la SEM, "On va les aider, on va construire ensemble. Mais on n'a pas le droit de perdre. Si demain l'outil ne tient pas, ça ne doit pas venir d'une gestion défectueuse. Ce serait peut-être alors l'économie de marché qui tuerait l'outil. Mais en tous les cas, ce ne doit pas être par une mauvaise gestion".
Reportage de Nicolas Dalaudier, Catherine Berra, Carole Lefrançois et Joël Hamard
intervenants:
- Elise Brand, avocate
- Sébastien Lafon, délégué CFE-CGC