Comme 9 autre communes du sud-Manche, Parigny a banni l'utilisation des produits phytosanitaires dans l'entretien de ses espaces verts. Les jardiniers de la commune ont appris à travailler autrement.
"Une goutte de produits phytosanitaire peut faire des dégâts humains, des dégâts sur la nature, une simple goutte !" Gérard Loyer, maire de Parigny, une commune modèle dans le traitement de ses espaces verts. Depuis 2009, elle a banni l'utilisation de produits chimiques. Elle est citée en exemple par la FREDON, la fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles en charge des labels et du programme d'accompagnement. Dans le département de la Manche, seules dix communes sur 602 ont atteint le niveau "Zéro Phytos".
Pour la municipalité de Parigny, cette démarche répond à la fois à des convictions environnementales mais également à des questions de santé publique. La commune s'autoalimente en eau potable et gère son réseau. L'eau des nappes phréatiques s'écoulent dans les sols de certains espaces que doivent entretenir les jardiniers de la commune.
Ces derniers ont dû apprendre à travailler autrement en redécouvrant par exemple le "plaisir simple" de la binette ou en s'initiant au maniement du chalumeau. La technique dite du "brûlage" consiste à réaliser un choc thermique sur les plantes (en l'occurence les mauvaise herbes) qui bloque leur cellule. "Zéro phyto" n'est pas synonyme de "zéro euro". Ces techniques entraînent une charge de travail plus importante: désherber à la binette ou au chalumeau nécessite de repasser tous les 12 jours contre deux fois par an avec les produits phytosanitaires. Le coût du programme est estimé à 40 000 euros, financé en partie par l'agence de l'eau.
Reportage de Jean-Baptiste Pattier et Matthieu Bellinghen
Intervenants:
- Gérard Loyer, maire de Parigny
- Aurélien Jouenne, employé communal aux espaces verts