Avant de dresser un cheval, il faut observer son comportement et le comprendre. C’est toute la philosophie de Caroline Bardin. Installée à Guichen au sud de Rennes, elle a fait de l’éthologie équine sa spécialité. Mais attention ici, ni dogme, ni méthode, juste du bon sens.
Des chevaux qui paissent paisiblement dans de grandes pâtures bien entretenues. C’est la première image que vous avez quand vous arrivez aux Ecuries de la Cherbonnais à Guichen, au sud de Rennes. Caroline Bardin s’est installée dans cet ancien corps de ferme, avec sa famille, il y a une vingtaine d’années maintenant. Elle y accueille en permanence une quinzaine de chevaux en pension, au pré. Elle a toujours été passionnée par l’observation de leur comportement. Si passionnée qu’il y a quelques années, elle a repris ses études et a validé, à Rennes, un diplôme universitaire d’éthologie du cheval. Elle propose aujourd’hui des formations pour aider les cavaliers à mieux comprendre et donc à mieux dresser leurs chevaux.
Pas de méthode toute faite
On a beaucoup parlé de l’éthologie équine en 1998, au moment de la sortie du film de Robert Redford, L'homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. A cette époque quelques hommes de chevaux, et notamment un Australien, Andy Booth, se sont fait connaître pour leur façon de dresser ou redresser des chevaux considérés comme dangereux. Ils ont écrit des méthodes et en ont fait le commerce dans le monde entier. Caroline Bardin émet quelques réserves sur leur façon de se servir de l’éthologie. Pour elle, "il ne peut y avoir de méthode toute faite". Même si elle s’appuie sur les travaux et les observations de scientifiques, elle pense qu’on "ne doit pas perdre de vue que chaque cheval est différent. Il faut donc avant tout prendre le temps de le comprendre pour s’adapter."
L’observation avant tout
Tout le travail de Caroline est basé sur l’observation du comportement des chevaux. Elle passe de longues heures à les regarder vivre dans ses prés:« En les observant, on voit comment ils communiquent, quel est leur langage, leur gestuelle, comment ils se déplacent l’un vers l’autre, qui est dominant, et ensuite, on se ré-approprie ces codes pour dialoguer avec eux. Cela dit, on a quand même un gros handicap, nous les humains, on ne bouge pas les oreilles, et les chevaux communiquent énormément avec leurs oreilles, il nous faut donc trouver des moyens de substitution (rires)… Après, on voit à quelle position on veut être par rapport à tel ou tel cheval et on agit en conséquence quand on l’a au travail. »
Développer son charisme grâce au cheval
Mais ce n’est pas tout, l’observation du comportement du cheval, de ses réactions, en disent également long sur la personnalité de l’individu qui les aborde. Pour Caroline, comprendre son cheval c’est aussi, parfois, découvrir qui l’on est. Cette ancienne directrice de ressources humaines est d’ailleurs convaincue que le cheval est un excellent médiateur pour prendre confiance en soi, pour développer son charisme et son leadership ou pour devenir un meilleur manager. Elle aide d’ailleurs aussi les personnes qui veulent s’affirmer dans leur travail.