Dressage : dans les coulisses d’une écurie de haut niveau

Les infrastructures sont flambant neuves. Il y a d’abord la grande carrière donnant sur la vallée, telle une piscine à débordement. Puis il y a le manège de 60 mètres de long, bordé par ses quarante boxes aux portes noires, chacun élégamment flanqué d’un seau rouge. Raffinement et bien être... Du solarium à la douche chaude, tout a été pensé pour le confort des chevaux. Les cavaliers n’ont pas été oubliés non plus. Une salle de sport leur permet de se muscler tout en regardant les chevaux travailler. La propriétaire des lieux, Caroline Rioche, n’a rien laissé au hasard. Cette  cavalière de dressage a, si l'on peut dire, mis la barre très haut...

« Ici nos chevaux et nos cavaliers sont des athlètes, et nous devons nous en occuper comme tels ».

Quelques pas derrière Caroline Rioche, son papa qui nous prend en photo. Sa maman, tout sourire, n’est pas loin non plus. « Caroline a toujours été attirée par les chevaux. Quand elle était petite et que nous partions en vacances, elle voulait toujours ramener à la maison les chevaux que nous croisions. »

La chance du débutant

Caroline Rioche est une « self made woman ». Elle n’est pas issue du monde du cheval mais elle a su y faire sa place. Comme cavalière, mais aussi comme éleveuse. Là encore, elle est partie de rien. C’était il y a une dizaine d’années : « A l’époque, j’allais à l’étranger, beaucoup. Je voyais de très bons poulains et j’ai eu envie de faire naître ces poulains que je ne pouvais pas m’acheter à l’étranger. Donc je me suis lancée dans la grande aventure de l’élevage,  avec beaucoup de chance… La chance du débutant ! ».

Emotion

Une chance du débutant qui s’appuie néanmoins sur une grande passion pour la génétique et une faculté à repérer les bons spécimens. Caroline a deux poulinières et est allée en Allemagne pour trouver de bons étalons. Ce qu'elle recherche, c'est l'émotion. C'est ce qu'elle nous explique :

Urielo, un champion

Il y a 7 ans, Caroline Rioche a fait naître une perle. Urielo du Houx. A Saumur, il sera successivement champion de France des foals (poulains de 6 mois), vice champion de France des chevaux de 2 ans, et champion de France des chevaux de 3 ans. Aujourd’hui avec son cheval estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros, Caroline vise les Grands Prix, le plus haut niveau du dressage en compétition.

Urielo n'est pas son seul "crack". Il y a 4 ans, elle a fait naître un second cheval très prometteur : Boston de Saint Val. Et là, on ne peut plus parler de « chance du débutant ».

Coaching et valorisation

Mais faire naître des champions est une chose, les exploiter au meilleur de leurs capacités en est une autre. Outre le dressage et l’élevage, Caroline Rioche fait donc aussi du coaching. Elle veut donner au cavalier toutes les clefs pour qu’il puisse exploiter les qualités de son cheval à 100 %. Caroline Rioche envisage cela comme de la programmation informatique, écoutez plutôt :


Derrière la beauté du dressage se cacherait donc une logique mathématique implacable. En fait, il y a aussi - et surtout - beaucoup de travail, de passion et de patience. C'est en tout cas ce que nous retiendrons de cette immersion dans les coulisses du dressage de haut niveau.

Mais vite ! Revenons devant la scène, et forts de tous ces apprentissages, re-visionnons, juste pour le plaisir, la reprise qui a valu à la Britannique Charlotte Dujardin et à son cheval Valegro de devenir Champions du Monde de dressage en Normandie lors des derniers Jeux équestres mondiaux. Ca avait pourtant l'air si simple, facile et naturel...