Plusieurs cas d'entérocolite aiguë, une pathologie spécifique aux grands prématurés, ont survenu durant la première quinzaine d'avril au CHU de Caen. Trois bébés ont succombé à cette maladie. Une enquête est en cours au sein du service néonatalogie.
Au total, ce sont quatre grands prématurés qui ont succombé depuis le début de l'année à une entérocolite aiguë au CHU de Caen. Un premier décès a eu lieu en janvier dernier. Durant la première quinzaine d'avril, trois autres bébés ont perdu la vie. Cinq autres ont été touchés par la même pathologie durant la même période "mais leur état de santé est aujourd'hui satisfaisant", explique ce lundi, dans un communiqué, la direction de l'établissement hospitalier.
L'entérocolite aiguë est une pathologie spécifique aux grands prématurés (des bébés de moins de 32 semaines). Environs 3% des ces enfants y sont confrontés. "Elle se manifeste par une fragilisation de la paroi intestinale et un passage des germes de l'intestin dans la circulation sanguine, responsable d'un choc septique", explique le professeur Bernard Guillois, chef du service néonatalogie du CHU de Caen.
Le CHU de Caen indique que "les services de néonatalogie sont régulièrement confrontés à ce type de complications". Cependant, "le nombre de cas apparus sur une courte période (15 jours) et leur gravité a alerté l'équipe médicale". Une situation qui a justifié la mise en place d'une cellule de crise avec l'appui de l'agence Régionale de Santé (ARS) et le Ministère de la santé.
Outre les mesures préventives liées à l'organisation des soins (isolement et personnel dédié à certains enfants, suspension de certaines activités du lactarium) prises par le CHU de Caen, une enquête est en cours pour déterminer les facteurs ayant favorisé l'apparition de ces cas d'entérocolite aiguë.
Interview intégrale du professeur Bernard Guillois, chef du service néonatalogie du CHU de Caen
"On a fait des recherches bactériologiques dans le service, sur les surfaces, dans le lait maternel et artificiel", raconte le professeur Guillois, "Pour l'instant on n'a pas trouvé de facteur commun à ces enfants". On ne peut donc pas parler, selon le responsable du service néonatalogie, d'épidémie: il n'y a pas de germe commun aux enfants.
Les investigations se poursuivent. Cette semaine, les équipes du CHU vont procéder à une étude "cas-témoin": "On va prendre des enfants du même cas gestationnel que ceux qui sont décédés pour voir si ceux qui sont décédés avaient des particularités ou des facteurs de risque, d'exposition qui puissent expliquer ces décès".
La direction de l'établissement hospitalier indique qu'elle reste "à la disposition des familles pour répondre à leurs question" et qu'elle les tiendra "régulièrement informées".
Les explications de Laurent Marvyle :