Après des mois d'attente, la déconvenue du partenaire Caterham et le départ de Carlos Tavares, Renault confirme la relance de la marque sportive et on annonce une belle surprise aux prochaines 24 Heures du Mans
Soulagement à Dieppe !
L'engagement ferme de relancer Alpine, après 20 ans de sommeil, "nous a été annoncé en comité d'entreprise la semaine dernière", a indiqué à l'AFP le délégué CGT de l'usine de Dieppe (Seine-Maritime) Patrick Carel, confirmant une information dévoilée par le magazine Challenges.Carlos Ghosn, le PDG de Renault, a donc donné son feu vert définitif à la renaissance de la mythique marque Alpine, synonyme de voitures sportives et légères.
"On savait que le véhicule se ferait. D'ailleurs, il y a des travaux actuellement pour préparer sa fabrication", a ajouté M. Carel.
Des obstacles
La résurrection de la marque qui avait connu son heure de gloire dans les années 1960 et 1970 sur les circuits fermés, en rallye et entre les mains de passionnés, était déjà évoquée par Renault depuis trois ans, mais s'était heurtée à plusieurs obstacles. Renault avait annoncé fin 2012 avoir noué un partenariat avec le britannique Caterham,présent en Formule 1, pour produire à Dieppe, fief historique d'Alpine, une voiture de sport vendue sous les deux marques.
Mais le milliardaire malaisien Tony Fernandes, propriétaire de Caterham, avait revendu son équipe à la mi-2014 à un consortium d'investisseurs suisses et moyen-orientaux, et s'était désengagé de sa collaboration avec la firme au Losange.
Dans la foulée, M. Ghosn et l'industriel Vincent Bolloré avaient annoncé en septembre 2014 que de petites voitures électriques Bluecar destinées à l'autopartage (Autolib') seraient produites dans l'usine de Dieppe à compter du second semestre 2015.
Ce partenariat industriel avait été présenté comme un "gage d'avenir" pour ce site industriel de taille réduite (300 salariés), qui pour l'instant n'assemble que des versions sportives RS de la Clio.
Présentation du concept Berlinette Alpine en juin
Le retour d'Alpine devait aussi beaucoup à Carlos Tavares, ancien numéro deux de Renault passionné de sports mécaniques. Son passage à la concurrence début 2014, lorsqu'il avait pris la présidence du directoire de PSA Peugeot Citroën, avait alimenté les rumeurs d'une annulation du projet.Selon la magazine Challenges, M. Ghosn a consenti à un investissement de 600 millions d'euros pour relancer Alpine, et un prototype préfigurant le modèle de série pourrait faire son apparition en marge des 24 Heures du Mans, à la mi-juin.
Le journal évoque même un projet de SUV (4x4 urbain) dans les tuyaux, à l'instar de ce que prévoit l'Italien Maserati.
Une source proche du groupe au Losange s'est refusée à confirmer les chiffres de Challenges, ou la forme que pourrait prendre une extension de la gamme. En revanche,
cette source s'exprimant sous couvert d'anonymat a confirmé que la prochaine édition de l'épreuve d'endurance sarthoise, (les 24 Heures du Mans 2015) serait l'occasion d'une présentation liée à la marque Alpine.
Renault, qui a déjà fait renaître le nom d'Alpine l'année dernière sur les circuits via le championnat du monde d'endurance, avait déjà évoqué pour son nouveau modèle le terme "berlinette du XXIe siècle", respectueuse de son héritage, référence à la fameuse A110, championne du monde des rallyes en 1973.
De source proche de la firme au Losange, la prochaine Alpine de série sera présentée sous sa forme définitive en 2016 et commercialisée l'année suivante.