Blocage de la maison d'arrêt de Caen dès mercredi matin 6h30

Le syndicat UFAP UNSA Justice, et Force Ouvrière ont décidé de bloquer la maison d'arrêt de Caen dès demain matin, mercredi 3 juin. En cause, un manque de moyens humains récurrent. 13 agents seraient nécessaires pour assurer la surveillance de la population pénale. 

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"Au sein de la prison, certains étages sont toujours vides, il n'y a pas d'agent pour surveiller les prisonniers sur trois ou quatre niveau. Moi, ce matin j'ai du gérer deux étages en même temps, c'est à dire 60 prisonniers. Ce n'est pas une situation normale." s'exclame Ludovic Godel, secrétaire local de Force Ouvrière au sein de la maison d'arrêt de Caen. Cette configuration de crise est dénoncée par les organisations syndicales de l’Administration pénitentiaire. L'UFAP UNSA Justice et Force Ouvrière ont donc décidé de bloquer la maison d'arrêt de Caen dès le mercredi 3 juin. Le blocage aura lieu au moment de la prise de service du matin à 6 heures 30. Le mouvement pourrait se durcir et se prolonger jusqu'à jeudi inclus. "Nous ne laisserons passer que l'infirmière et le médecin. Les professeurs, les sorties et entrées des assises...Tout sera bloqué.


Des risques pour le personnel et les détenus

Au sein de la maison d'arrêt, 80 agents sont responsables de 370 détenus. De source syndicale, il manquerait 13 personnes pour assurer la surveillance des prisonniers et cinq employés pour les tâches administratives. Le travail en sous-effectif engendre une pénibilité grandissante pour les gardiens. "Certains commencent le mois, et ils ont déjà 25 heures supplémentaires à leur actif. Pour ma part, j'en ai déjà 36" explique Ludovic Godel.  Selon un communiqué de presse publié sur le site de l'ufap, ce manque de moyens humains mettrait en danger le personnel et les détenus:
"A l’heure où notre institution clame devant les médias sa volonté d’améliorer les conditions de détention de nos usagers et véhicule des discours humanistes, cette dernière ne se vante pas de livrer purement et simplement toute une partie de notre population pénale à elle même. Elle oublie aussi d’évoquer les risques qu’elle fait courir à ses fonctionnaires qui voient leurs conditions de travail se dégrader au point où leur intégrité physique est quotidiennement mise en danger.


Des objectifs pas toujours en accord avec les moyens

"C'est vrai. C'est la vérité, on ne peut pas le nier, il y a des départs à la retraite qui ne sont pas remplacés, nous avons appliqué les régles pénitentiaires européennes et pour le faire, nous avons du prendre sur le personnel existant. Il y a beaucoup de travail à effectuer et les effectifs ne suivent pas. C'est très compliqué." Evelyne Stachaczyk, directrice de la maison d'arrêt de Caen, affirme avoir relaté dans de nombreux rapports cette situation dans son établissement depuis son arrivée à la direction en 2010. Sa direction interrégionale a également fait le nécessaire. "Il est vrai que les agents doivent accomplir plusieurs tâches. Ils essaient de donner le maximum comme nous tous mais ça devient très difficile. Nous souhaitons gérer ce conflit avec le plus de calme possible, dans la sérénité et l'apaisement."
 




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