L’appel à la mobilisation, lancé par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, est national. Les syndicats dénoncent les négociations de libre-échange en cours entre l’Europe et les pays d’Amérique du Sud. Ils s’inquiètent aussi de la révision de la carte des zones dévalorisées.
A Rouen, à trois jours seulement de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, ils étaient près de 200 agriculteurs à répondre à l’appel de leurs organisations professionnelles.
Venus de Seine-Maritime et de l’Eure, le cortège a convergé vers le pont Flaubert. A l’issue d’un parcours dans Rouen, ils ont rejoint la Préfecture. La manifestation doit s’achever vers 16h.
Angèle de Vecchi et Olivier Flavien se sont mêlés au cortège. Voyez leur compte-rendu de la matinée. Intervenants :
- Philippe Levavasseur, vice-président FNSEA 76 pour l'arrondissement de Rouen
La crainte d’être inondé de viande en provenance d’Amérique du Sud
L’Union européenne négocie actuellement un accord de libre-échange avec les quatre pays membres du Mercosur, à savoir le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Le Mercosur est actuellement le troisième marché commun derrière l’Europe et l’Aléna (Accord de Libre Echange Nord-Américain).
Les agriculteurs français souhaitent que le gouvernement renonce à donner son feu vert à cet accord, qui d’après eux, risquerait de provoquer l’entrée de milliers de tonnes de viande bovine sur le marché français. De la viande produite selon des normes différentes et dans des pays où le coût du travail n’est pas le même qu’en Europe.
Une nouvelle carte des zones défavorisées
Cette journée d’action s’inscrit également dans un contexte de mobilisation contre la refonte de la carte des zones défavorisées. Depuis plusieurs jours, les manifestations se sont multipliées dans les régions de France, qui craignent d’être le plus impactées, comme l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et le Centre-Val de Loire.
La carte publiée ce mardi 20 février par le ministère de l’Agriculture fait entrer 4 900 communes françaises dans les zones défavorisées, et sortir 1 349 d’entre elles. Au total, 14 100 communes se trouvent sur cette carte contre 10 500 auparavant. Les départements qui pâtissent le plus de cette réforme sont les Deux-Sèvres, l’Indre-et-Loire, le Loiret et le Maine-et-Loire.
Cette carte vise à remplacer au 1er janvier 2019 la carte actuelle en vigueur depuis 1976. Elle doit encore être validée par la Commission européenne.
Emmanuel Macron reçoit 1000 agriculteurs
Demain, jeudi 22 février, le président de la République reçoit également à l’Elysée un millier d’agriculteurs, âgés de moins de 35 ans et récemment installés. Une rencontre baptisée "réception de la nouvelle génération agricole" qui a lieu 48 heures avant l'ouverture du 55ème Salon International agricole.