Alors que les agriculteurs sont à Paris pour manifester à l'appel de la FNSEA, le Premier ministre a annoncé une série de mesures pour aider le secteur à surmonter la crise, des mesures qui semblent ne pas convaincre les manifestants.
"C'est un message d'amour, c'est un message fort et sincère: vous avez le soutien de la Nation", a lancé le Premier ministre aux agriculteurs, lors d'une conférence de presse à Matignon organisée au terme d'une réunion avec les représentants agricoles, dont le président de la FNSEA Xavier Beulin et celui des Jeunes Agriculteurs Thomas Diemer.
Alors des milliers d'agriculteurs étaient à Paris ce jeudi pour exprimer leur désarroi, à l'appel de la FNSEA, Manuel Valls a annoncé une série de mesures pour aider le secteur agricole à surmonter la crise. Les aides versées par l'Etat, les régions et l'Union européenne seront portées "à 350 millions d'euros par an pendant trois ans", a déclaré le Premier ministre. Ce qui en intégrant un effet de levier financier doit permettre selon le gouvernement d'atteindre un milliard d'euros par an.
Une "année blanche" sur les dettes bancaires
Manuel Vall a également répondu à l'une des principales revendications des agriculteurs en annonçant une "année blanche" en 2015 pour le remboursement des dettes bancaires des agriculteurs en difficulté qui en feront la demande. De plus, un alignement de la cotisation maladie sur le régime des indépendants permettra de réduire les charges sociales agricoles de 50 millions d'euros.
Le patron de la FNSEA hué par les manifestants
Sur la place de la Nation, devant les manifestants, Xavier Beulin, le patron de la FNSEA s'est montré satisfait des mesures annoncées quelques minutes plus tôt, estimant que "le gouvernement a entendu" le message des agriculteurs et leur "demande de considération". Une opinion que ne semblait pas partager son auditoire. Selon l'AFP, le leader syndical a été hué à la fin de son discours. "Vendu!", "Démission!", "On va mettre le feu!" ont réagi une partie des agriculteurs, surtout bretons."On veut pas d'aides on veut des prix ! Y'aura du grabuge ici ce soir à Paris" Cyril G. éleveur de porcs du 22 @bleuarmorique #agriculteurs
— Bleu Breizh Izel (@Francebleubzh) 3 Septembre 2015