350 enquêteurs sont actuellement mobilisés sur la traque de Mohamed Amra, qui fait l'objet d'un avis de recherche international. Le fugitif a pris la fuite avec les assaillants de son fourgon cellulaire, le 14 mai 2024 à Incarville dans l'Eure. Le commando meurtrier a fait deux morts et trois blessés dans les rangs des agents pénitentiaires. L'enquête se poursuit pour retrouver leur trace.
Des assaillants munis d'armes lourdes ouvrent le feu sans sommation sur des agents pénitentiaires. Les images ont terrifié la France entière.
Mardi 14 mai 2024, deux fourgons pénitentiaires transportant le détenu Mohamed Amra sont attaqués au péage d'Incarville dans l'Eure par un commando sans pitié.
En quelques minutes, ils tuent deux agents, Fabrice Moello et Arnaud Garcia, et en blessent grièvement trois autres, avant de prendre la fuite avec le prisonnier.
Des malfaiteurs en cavale
Très rapidement les forces de l'ordre interviennent, mais Mohamed Amra et ses complices - ou ses ravisseurs - sont déjà en cavale. La traque des fugitifs vient de commencer.
Elle mènera la police scientifique à 20 kilomètres de l'attaque, du côté de Houetteville, où l'un des véhicules des assaillants est retrouvé calciné.
L'opération a été minutieusement préparée, mais l'on ignore encore les motivations du commando.
Enlèvement ou évasion ?
S'agissait-il d'un enlèvement ou d'une évasion, quel rôle joue Mohamed Amra dans cette attaque ? Ces questions restent sans réponse jusqu'à présent.
Même si certains s'interrogent comme cet avocat parisien qui l'a auditionné quelques jours avant l'attaque de son fourgon.
Il ne m'a pas paru comme quelqu'un bénéficiant encore de liquidités susceptibles d'être mobilisées pour pouvoir organiser ça, et donc je m'interroge si en réalité il ne serait pas un élément essentiel au grand banditisme, qui aurait eu besoin de le récupérer pour l'interroger sur un sujet. Si l'objectif c'était de l'empêcher de parler, il l'aurait tué sur place.
Maitre Grégory Kagan, avocat au barreau de Paris
Les enquêteurs disposent de divers éléments pour leurs investigations : le bornage des téléphones, l'audition des proches et anciens codétenus de Mohamed Amra, ou encore les analyses ADN sur les lieux de l'attaque. 350 enquêteurs sont mobilisés pour cette traque.
Un portable a par ailleurs été retrouvé dans la cellule du criminel à la prison d'Evreux.
Avis de recherche internationale
La cavale s'annonce difficile, notamment depuis que le fugitif fait l'objet d'un avis de recherche international.
Le temps est plutôt l'ami des enquêteurs, parce qu'à un moment donné, la garde de celui qui est fugitif va baisser, il va être trahi par quelqu'un, il va être moins prudent, il va prendre un téléphone et parler à un ami, et à ce moment-là, ils vont se remettre sur la piste.
Jacques Fombonne, ex commandant du Centre national de formation à la police judiciaire de la gendarmerie
S'ils sont interpellés, Mohamed Amra et les membres du commando seront jugés pour évasion, détentions d'armes de guerre et meurtres en bande organisée. Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
