Affaire Baupin: l'enquête pour harcèlement et agression sexuelle classée sans suite

En mai 2016, huit femmes, dont la députée du Bessin Isabelle Attard, avaient accusé le député écologiste Denis Baupin d'agressions et de harcèlement sexuels. L'enquête vient d'être classée sans suite pour "prescritption" même si certains faits étaient "susceptibles d'être qualifiés pénalement".

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L'enquête avait été ouverte le 10 mai après les révélations dans Mediapart et France Inter de quatre élues écologistes, dont la députée du Calvados Isabelle Attard, et quatre femmes anonymes qui dénonçaient les agissements de Denis Baupin (ex-EELV). Au total, quatorze femmes avaient témoigné dans les médias.

Retour sur "l'affaire Baupin" avec Alexandra Huctin

En mai 2016, huit femmes, dont la députée du Bessin Isabelle Attard, avaient accusé le député écologiste Denis Baupin d'agressions et de harcélèment sexuels. L'enquête vient d'être classée sans suite pour "prescritption" même si certains faits étaient "susceptibles d'être qualifiés pénalement".


"Il apparaît que les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d'entre eux susceptibles d'être qualifiés pénalement. Ils sont cependant prescrits", a indiqué le procureur de la République, François Molins, dans ce communiqué.

L'enquête "s'est attachée non seulement à recueillir les témoignages des victimes présumées qui s'étaient préalablement exprimées dans la presse mais aussi à entendre celles révélées par l'enquête", a-t-il précisé. De "nombreuses personnes (...) susceptibles de pouvoir apporter des témoignages utiles" ont par ailleurs été entendues.


Trois des quatre élues, Isabelle Attard, Sandrine Rousseau et Ellen Debost avaient déposé plainte, suivies par Véronique Haché, actuelle directrice d'Autolib pour une agression sexuelle en 2004, à l'époque où elle travaillait au cabinet du maire de Paris Bertrand Delanoë. La plupart des situations décrites étaient frappées par le délai de prescription de 3 ans.

Dans les plaintes visant Denis Baupin, les seuls faits pouvant échapper à la prescription étaient ceux dénoncés par la députée du Calvados Isabelle Attard. Elle avait raconté un "harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces", de juin 2012 à fin 2013.

Denis Baupin a "nié tous faits d'agression sexuelle" et "contesté les accusations de harcèlement sexuel", soutenant que "s'il avait pu envoyer des messages à certaines femmes, il s'agissait de séduction réciproque ou de jeu", a ajouté le Parquet.

Pas de candidature Baupin aux législatives

Ces accusations portées contre l'ex-figure du mouvement écologiste avaient relancé le débat sur le harcèlement sexuel dans le monde politique. Dans la foulée de cette affaire, Denis Baupin avait démissionné de son poste de vice-président à l'Assemblée nationale, tout en conservant son siège de député. Il ne briguera pas de nouveau mandat aux prochaines législatives.

Dans un communiqué, Me Emmanuel Pierrat, l'avocat de Denis Baupin, a indiqué que son client déplore que "la prescription s'appliquant à certaines des accusations constitue une entrave au rétablissement de la vérité alors même que son nom et son honneur ont été bafoués".

Isabelle Attard, Sandrine Rousseau, Annie Lahmer et Elen Debost se sont elles aussi fendues d'un communiqué. Les quatre élues estiment que "la honte change de camp" et que cette affaire aura des suites positives. "Au cours des derniers mois, les appels vers les associations de défense des droits des femmes se sont multipliés, les médias ont abordé le sujet aux heures de grande écoute et des collaboratrices parlementaires ont brisé le silence". Pour elles, "aucun parti politique ne pourra plus prétendre ignorer ce fléau du quotidien qui va du sexisme ordinaire aux violences sexuelles".


Isabelle Attard était l'invitée de votre édition régionale (Caen) ce lundi soir


En mai 2016, huit femmes, dont Isabelle Attard, avaient accusé le député écologiste Denis Baupin d'agressions et de harcèlement sexuels. L'enquête vient d'être classée sans suite pour "prescritption" même si certains faits étaient "susceptibles d'être qualifiés pénalement". La députée du Calavdos était l'invité de votre édition régionale

 

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