Les anciens salariés de l'usine Tréfimetaux de Dives-sur-Mer dans le Calvados se battent depuis 18 ans pour que leur entreprise soit classée en site amianté par le Ministère de l'Industrie. Excédé, le collectif envisage de poursuivre l'Etat et leur ancienne entreprise au pénal.
L'usine a fermé depuis plus de 30 ans. Mais l'amiante continue d'empoisonner la vie des anciens salariés. 80 collègues sont décédés, plus de 300 sont touchés par la maladie. Mais toujours aucun classement en site amianté, malgré 18 années de combat.
Ce classement signifierait l'octroi d'une prime d'anxiété.
Le collectif des victimes de l'amiante de Tréfimétaux en a vu des ministres et des conseillers, depuis 2001. La dernière rencontre en date s'est déroulée en septembre dernier à Matignon avec les conseillers d'Edouard Philippe. Ces derniers devaient leur donner une réponse dans le mois. Elle se fait toujours attendre.
Trop, c'est trop pour les anciens salariés de Tréfimétaux, qui envisagent de poursuivre l'Etat, et le groupe Péchiney, propriétaire de l'entreprise.
Pourquoi un si long silence, alors que l'entreprise a été condamnée dans 160 dossiers ?
Le collectif a sa petite idée sur la question : "On a la jurisprudence contre nous", explique, amer, Jean-Pierre Rocard, le président du collectif, "puisque si nous on passe, on fait passer toutes les fonderies en France".
Reportage Jean-Yves Gélébart et Patrick Mertz