L'usine Tréfimetaux de Dives-sur-Mer a fermé le 26 novembre 1986. Plus de 30 ans plus tard, les anciens salariés continuent à se voir. Pour mener un combat. Obtenir le classement de l'usine en site amianté.
"Jusqu'à maintenant je n'avais rien de décelé et là, jeudi dernier, j'ai repassé un scanner et là ils m'ont détecté de l'amiante", raconte Lucien Charpentier, ancien salarié de Tréfimétaux à Dives-sur-Mer. L'usine a fermé voilà plus de 30 ans. Et le compteur continue de tourner: 80 morts de l'amiante et plus de 300 personnes touchées par la maladie. Mais toujours aucun classement en site amianté, malgré des années de combat.
Le collectif des victimes de l'amiante de Tréfimétaux, réuni en assemblée générale ce lundi 19 février, avait entrevu une lueur d'espoir en 2012 quand quatre ministres, dont Bernard Cazeneuve, leur avait promis le classement tant attendu. Mais le stade de la promesse n'a jamais été dépassé. Le propriétaire de Tréfimétaux, le groupe métallurgique Péchiney, s'y est toujours fortement opposé. "On a la jurisprudence qui est contre nous", explique, amer, Jean-Pierre Rocard, le président du collectif, "puisque si nous on passe, on fait passer toutes les fonderies en France".
Le collectif a déjà réussi a obtenir le départ à la retraite anticipée pour les anciens de l'usine, et à faire condamner l'employeur dans 160 dossiers. Il demande maintenant le versement d'une prime d'anxiété, prévue dans le dispositif "amiante". Une lettre ouverte a été adressée à Emmanuel Macron.
Reportage de Laurent Quembre et Gwenaëlle Louis
Intervenants:
- Lucien Charpentier
- Jacky Peigné
- Dominique Lepetit
- Jean-Pierre Rocard, président du collectif des victimes de l'amiante de Tréfimétaux